La marche prévue samedi par l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, opposition) de Jean Pierre Fabre à partir d’Adéwui « n’aura pas lieu » en raison des incidents survenus à cet endroit, a annoncé vendredi soir lors d’une conférence de presse Colonel Yark Damehane, ministre de la sécurité.

 
Une manifestation du Collectif « Sauvons le Togo » avait été empêchée samedi dernier par des jeunes munis de bâtons et gourdins, de cordelettes et de machettes.
 
Des affrontements se sont produits notamment tôt le matin quand certains militants du CST sont arrivés sur les lieux. Ces affrontements se sont poursuivis en fin de matinée, malgré quelques tirs de gaz lacrymogènes. Une quarantaine de personnes ont été blessées, selon des responsables du CST.
 
Les Chefs de Mission de l’Union européenne, de la République fédérale d’Allemagne, de la France, des Etats-Unis d’Amérique ainsi que la Coordinatrice résidente du système des Nations Unies accrédités au Togo ont exprimé ce mercredi, « leur vive préoccupation ».
 
La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a également déploré l’attitude de ces jeunes proches du pouvoir et invité le gouvernement à « assumer ses responsabilités face à ces dérives ».
 
Le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme au Togo (HCDH-TOGO) a de son côté, condamné mardi dernier, « tout recours à la violence comme moyen d’expression » et attiré « l’attention de leurs auteurs, commanditaires ou complices sur leur responsabilité individuelle ».
 
« La marche projetée par l’ANC demain, n’aura pas lieu. Nous allons prendre les dispositions pour l’interdire. On ne l’interdit pas parce qu’il faut interdire. On l’interdit pour préserver l’ordre public », a déclaré le Colonel Yark Damehane.
 
« Nous sommes en train de rechercher les causes, les auteurs des actes malheureux survenus samedi dernier et au même moment, l’ANC a introduit une demande de marche, suivie du meeting à partir du même endroit. Il est de notre devoir d’attirer l’attention des uns et des autres qu’il ne sert à rien de se précipiter ; qu’il nous donne le temps de boucler cette enquête pour situer les responsabilités. Malheureusement, notre correspondance n’a pas eu un écho favorable. Ils nous ont répondu qu’ils maintiennent le départ de la marche à Adéwui », a expliqué le ministre.
 
Le Colonel Yark Damehane s’est également prononcé sur les marches suivies de sit-in à Déckon, prévues les 25, 26 et 27 septembre par le Collectif « Sauvons le Togo » (CST). Le gouvernement avait interdit des manifestations à Déckon et aux abords des marchés.
 
Pour le ministre, l’appel du CST à organiser un sit-in à Déckon est un « acte de provocation ».
 
« On n’a pas besoin de cela. La réaction sera la même. Nous sommes-là pour accompagner le CST dans ses marches. Nous sommes aussi là pour protéger les commerçants de Déckon dans leurs activités », a averti le Colonel Yark Damehane. FIN
 
Lambert ATISSO
 
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