Va-t-on vers une recrudescence de la crise politique togolaise à la veille des élections législatives du 20 décembre 2018 ? Plusieurs villes du Togo ont renoué ce jeudi avec les manifestations politiques de rue. A Kpalimé, Tchamba, Kparatao et même Sokodé, l’une des 4 villes où manifester n’était plus possible à cause de la forte présence des militaires, on parle d’une forte mobilisation des Togolais pour la cause défendue par la coalition des 14 partis politiques de l’opposition.

Parlant de la mobilisation des Togolais à Sokodé, Ouro Akpo Tchagnaou, député de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) a estimé que les populations ont désormais compris une chose : leur destin dépend d’elles-mêmes.

« La population de Tchaoudjo a bien compris que personne ne viendra résoudre le problème togolais. Toutes les rues sont bondées, et nous sommes contents que le mot d’ordre de la coalition ait été respecté. Si le régime ne veut pas entendre raison, le peuple souverain, qui a le pouvoir, prendra ses responsabilités », a-t-il indiqué.

A Lomé, des milliers de Togolais regroupés à Bè Gakpoto et au carrefour du marché de Bè, ont longé les itinéraires définis pour se regrouper en meeting au point de chute où les organisateurs de la marche ont pris la parole pour appeler à une mobilisation plus forte samedi, 2ème jour de cette série de manifestation.

« Lorsque nous en appelions à un déluge la dernière fois, les gens ont pensé que nous appelions à un déluge naturel, catastrophique. Ce à quoi nous faisions allusion, c’est ce que nous voyons aujourd’hui, notamment un déluge humain », a déclaré Tchatikpi Ouro-Djikpa, conseiller du président du Parti national panafricain (PNP).

Tout en appelant à un ‘déluge humain’ ou à ‘un ouragan humain’ pour les 3 autres jours, avec pour mot d’ordre ‘les mains vides’, le collaborateur de Tikpi Atchadam a estimé que le pouvoir de Faure Gnassingbé est tombé dans 4 pièges après avoir tendu 3 pièges à la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, pièges desquels elle est sortie avec un peuple uni.

Et ces pièges dans lesquels le régime en place est tombé selon lui, ont pour nom le recensement unilatéral, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) paritaire, la convocation du corps électoral et ce qu’il se passe actuellement à l’Assemblée nationale à propos des réformes constitutionnelles prévues par la feuille de route.

Pour sa part, la coordinatrice de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition a lancé un appel à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). « Tout le monde sait que le pouvoir est dans l’erreur, que sa position est aux antipodes des aspirations profondes des Togolais. Si le pouvoir ne veut pas céder, ce n’est pas le peuple qui cédera. Le processus de règlement de la crise est en souffrance. La CEDEAO a pris la responsabilité d’aider à résoudre la crise. Nous en appelons à la CEDEAO pour que des décisions fermes soient prises », a-t-elle souligné.

Il faut noter que les manifestations de ce jeudi ont connu 2 fausses notes. La première vient de Kparatao, le canton natal de Tikpi Atchadam, le président du PNP. Là-bas, les manifestants ont essuyé des coups de gaz lacrymogènes.

A Lomé, la capitale, tôt le matin, des barricades policières ont été posées sur plusieurs artères. Des tirs de gaz lacrymogènes ont été aussi au rendez-vous à Agoè. Un collège privé a particulièrement été touché. Sur les réseaux sociaux, plusieurs vidéos ont circulé pour démontrer la situation vécue par des élèves filles.
 

 

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