Il me semble que certains leaders d’opinion sont tombés un peu dans la confusion après l’annonce par le sommet de la CEDEAO d’Accra que les sanctions contre le Mali seront maintenues. En vérité, la cour de justice de l’UEMOA n’a été saisie que sur les sanctions économiques et financières prises par la conférence des chefs d’État de l’UEMOA tenue quelques heures avant celui de la CEDEAO, le 09 janvier dernier.

Voilà pourquoi cette cour s’est déclarée compétente pour connaitre du dossier, puisqu’elle est mise en place pour réguler la législation devant permettre la gestion des questions économiques et financières des pays membres de l’UEMOA.

Ainsi, dès l’instant où elle a ORDONNÉ le sursis à exécution des sanctions économiques et financières, en l’occurrence la confiscation des actifs du Mali par la BECEAO, cet ORDRE sera impérativement suivi, juste après la notification de la décision à cette dernière.

Donc pour l’instant, l’on n’est pas encore fondé à affirmer que cette décision ne sera pas exécutée. Mais il est certes vrai que certains dirigeants de cet espace ont développé une telle animosité contre les dirigeants maliens et partant, contre les maliens eux-mêmes, que rien ne les empêcherait de donner des consignes contraires au gouverneur de la BECEAO.

Mais que peut valoir une simple déclaration ou une consigne même d’un sommet de la CEDEAO face à une DECISION de justice ORDONNANT la suspension d’une mesure illégale?

Dans tous les cas, dès l’instant où l’objet de la discorde entre le Mali et la CEDEAO reste l’application des principes démocratiques, il serait suicidaire pour la CEDEAO elle-même, d’oser passer outre cette décision pour maintenir, sur la base du néant, les sanctions financières contre ce pays.

 On peut tout de même se dire que parmi nos dirigeants, certains ont encore la lucidité requise pour empêcher un tel dérapage.

 L’interview du ministre togolais des affaires étrangères, le professeur Robert Doussey à Jeune Afrique, augure de ce point de vue, d’heureuses perspectives pour le Mali, ne serait-ce que sur cette question relative à l’exécution de la décision de la cour de justice de l’UEMOA.

Luc Abaki

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here