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« Le mal venu de l’égoïsme fait chacun de nous victime et bourreau tour à tour » (Georges Clemenceau, Les Plus Forts)


C’est connu de tout le monde, Gilchrist Olympio a été pendant plusieurs décennies le principal opposant au régime de feu Général Gnassingbé Eyadema. Les deux figures de proue de la politique togolaise se regardaient en chiens de faïence. A l’époque, le Général-Président voyait le fantôme de son « opposant historique » un peu partout. Il suffisait que Gnassingbé Eyadema eût une toux pour qu’il pointât un doigt accusateur sur l’enfant de Sylvanus Olympio. Ce dernier avait été tellement vilipendé que les Togolais avaient cru qu’il était leur messie, le seul opposant crédible capable de faire tomber le « baobab ». A la vue de Gilchrist Olympio, les jeunes ne poussaient-ils pas la chansonnette suivante : « Baba (Eyadema) a peur du petit blanc (Gilchrist) » ?
 
Au nom de l’harmonie des contraires, Eyadema savait qu’il avait besoin de persifler le « leader charismatique » – comme on aimait l’appeler – pour donner un sens à son pouvoir acquis dans le sang avec l’assassinat du premier président du Togo qui n’est que le père de son opposant. Un rôle que jouait bien Gilchrist Olympio qui était conscient de ses limites et qui n’était pas prêt à monter au pinacle – nous y reviendrons bientôt dans un dossier spécial -. Il trompait son monde. Et Eyadema et ses liseurs de motions prenaient plaisir à le descendre. Le géniteur de Faure n’avait-il pas l’habitude de dire que l’« opposant historique » est un dictateur haut de gamme et qu’il allait faire pire que lui s’il arrivait un jour au pouvoir ? N’invitait-il pas les marcheurs à ne jamais faire confiance à ce « Togolais entièrement à part » ?
 
Mai 2010, c’était le début du renversement des valeurs. Le fils du prétendu assassin et celui de l’assassiné ont décidé de marcher ensemble dans ce qu’on appelle dans les Républiques des muscles un gouvernement d’union nationale. Non, les profiteurs du complot contre le peuple l’ont baptisé un gouvernement de cohabitation. Comptant sur tout l’héritage laissé par son père, Faure Gnassingbé reste le vrai maître à bord pendant que Gilchrist Olympio s’est affublé du titre flatteur de « second man of the power », comprenez la « deuxième personnalité du pouvoir ». Bref, il est devenu un objet de décoration avec lequel l’ancien étudiant de George Washington (sic) enjolive son pouvoir contesté par une partie des Togolais.
 
Effectivement, l’enfant de Sylvanus Olympio n’a pas trahi feu Eyadema et fait voir de toutes les couleurs à ses compatriotes en dépit de la petite parcelle de pouvoir qu’il a acquise. Depuis 2010, l’« opposant charismatique » cautionne les violations des droits de l’Homme, la répression systématique des manifestations de l’opposition, le faux opéré dans le rapport de la CNDH sur la torture, le refus du dialogue, l’obstruction aux réformes institutionnelles et constitutionnelles, les coups de force permanents, la mise en cause des acquis de la liberté de presse, la mauvaise gouvernance, le mensonge … Somme toute, il retourne contre ses ex-amis de l’UFC ce qu’il reprochait au Général Eyadema. En plus, il est dans la logique de la décapitation de l’opposition et par ricochet du Collectif « Sauvons le Togo », pour que vive la dictature des enfants de présidents.
 
Zeus AZIADOUVO
 
liberte-togo
 
 

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