Annoncée samedi 26 octobre à Conakry en Guinée, la délégation de la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14) n’a pu finalement quitter Lomé. « Nous avons été informés d’un problème d’indisponibilité de l’appareil. On n’a pas très bien compris, mais on a pris acte, le temps d’avoir des explications », a avancé le Délégué national de l’UDS-Togo Antoine Folly, membre de la délégation qui devait se rendre au pays de Sékou Touré.
Le déplacement a été annulé à la dernière minute pour des problèmes techniques de l’avion affrété, qui ont coïncidé avec un voyage du président facilitateur Alpha Condé sur l’Allemagne l’après-midi de la rencontre avec la C14. Soit.
Mais au regard de la posture latente et laxiste des facilitateurs dans la résolution de la crise, il n’est que temps de briser l’opium CEDEAO.
Il est indéniable que la présence de la CEDEAO est une caution et un gage importants pour faire aboutir les réformes nécessaires à la démocratie togolaise. Rien qu’à voir les campagnes orchestrées par le régime pour emmener la C14 à tourner le dos à la facilitation, on a tout compris.
Mais au même moment, les actes gravissimes qui se posent avec le recensement électoral qui ressemble à une foire à la pagaille, le refus de la libération des personnes arrêtées lors des manifestations, les répressions ici et là, sans réaction de la CEDEAO ne rassurent grand monde.
La constance dans la facilitation est que dès que la C14 pense renouer avec la rue, des appels de pieds s’observent. A preuve, dans la grande pagaille qui a caractérisé le recensement à travers le pays, ni le Comité de Suivi, ni les facilitateurs de la CEDEAO n’ont pipé mot. Mais dès que la Coalition a annoncé mardi la reprise des manifestations de rue pour la matérialisation des réformes, 48 heures après, Alpha Condé met à disposition un avion spécial pour des concertations à Conakry. Un voyage qui n’a finalement pas lieu, laissant place au dilatoire.
A l’état actuel de la crise, l’opposition, du moins, la C14 ne peut ne pas composer avec la CEDEAO, mais elle doit commencer à voir au-delà de peur des attentes déçues. En clair, il n’est que temps de briser l’opium CEDEAO pour voir clair et bien plus loin face à un régime aussi malfaisant et qui ne pense aucunement à un autre possible Togo.
Honoré ADONTUI
source : Le Correcteur