«Si on menait une vie normale avec la Covid19 ?» L’interrogation ne doit pas être bête, elle ne doit non plus agresser certaines susceptibilités car, plus les semaines et les mois s’égrènent, on vient à comprendre que la solution médicale n’est pas pour demain et la seule alternative crédible ne peut venir que de notre capacité à respecter dans le temps et la durée, certaines dispositions. Nombreux sont-ils ces maux qui minent l’existence des être humains. Nous tentons de trouver suite à ces problèmes sans grand succès pour enfin nous accommoder à la donne. Pour le Sida, la même ferveur avait prévalu mais où en sommes-nous aujourd’hui ? Nous vivons avec le Sida, le cancer, la faim, le palu en sachant qu’il y a des comportements à afficher vis-à-vis du mal pour réduire son impact. S’agissant du coronavirus, la planète entière est coupable.

 A un moment, nous avions cru à tort que ça n’arrive qu’aux autres. Que seuls les Chinois allaient en souffrir oubliant que le monde est devenu un petit village. Quand on s’est mis à se bousculer pour chercher la parade, le mal était déjà dans la cité. Des centaines de milliers de décès, des millions de contaminations, des milliards d’individus en confinement. Le monde s’est comme arrêté de tourner, les lignes sont restées figées pendant plusieurs semaines. Les économies les plus solides et prospères marquaient des signes d’essoufflement. Le monde était sous la coupe réglée du coronavirus. De part et d’autre, les dispositions mises sur pied pour endiguer le mal ne sont pas les mêmes.

Les laboratoires pharmaceutiques, les chercheurs, les médecins mènent entre eux une guerre sans merci. Des courants s’affrontent avec des approches les unes qui diffèrent des autres. Jamais, un virus n’a autant divisé que la Covid-19. Même les hommes politiques ne sont pas d’accords sur l’angle sous lequel il faut appréhender le mal. Face à ce terreau d’incompréhensions, il apparaît aux yeux de certains décideurs qu’il faut prendre des mesures radicales. Il faut tenter de sauver ce qui peut l’être encore. Ce n’est pas qu’un antidotea été trouvé contre le coronavirus, mais il faut aller au secours de l’économie. C’est justement ce qui sous-entend les mesures de déconfinement amorcées depuis quelques temps déjà. En Europe, le virus continue de tuer mais au même moment, il faut œuvrer à relancer l’économie afin de soutenir les efforts de «guerre» déployés contre la pandémie. En Afrique, bien que le continent noir ait été moins atteint que tous les autres, les séquelles risquent d’être nombreuses sur les plans économique, social, politique, culturel, etc.

 Au Sénégal, au Mali, en Afrique du Sud et ailleurs, il y a des mouvements de mécontentement qui se font sentir dans les masse. Ces sautes d’humeurs, pourra-t-on les contenir pendant combien de temps encore ? D’où l’urgence des mesures fortes et radicales à prendre surtout sur le continent africain. Si l’Europe, l’Amérique toussent l’Afrique devient malade, très fébrile et vulnérable. C’est la raison pour laquelle, les Etats africains doivent adopter des nouvelles méthodes pour atténuer les conséquences de la Covid-19. Il faut un exercice pédagogique poussé au niveau des populations pour que celles-ci réintègrent dans leurs habitudes de tous les jours, l’appropriation des mesures barrières et apprendre à vivre avec la Covid-19. Comme les gens le font si bien du Sida, du cancer, de l’hypertension, il faut que le coronavirus soit aussi considéré comme tel avec pour recommandations principales de ne pas flancher, de se dire que le mal ne passera pas par moi et il ne ressortira non plus par moins pour atteindre d’autres individus. La vie pourrait ainsi reprendre partout avec la Covid-19.

CR

Source : Courrier de la République N°555 du 08 Juin 2020

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