La coalition des 14 partis politiques de l’opposition a rencontré ce lundi la presse à Lomé. Au cours de cette énième rencontre, il a été question du recensement électoral en cours et qu’elle qualifie de ‘frauduleux’, du découpage électoral en vigueur et de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Pour ce regroupement de partis politiques, le boycott lancé pour que les populations se mettent à l’écart du recensement électoral, a été largement suivi, même si, ajoutera la coordinatrice de cette coalition, Brigitte Adjamagbo Johnson, il y a eu une certaine affluence des populations due à la manipulation engagée par le régime.
Les jalons de la fraude sont perceptibles à travers plusieurs anomalies, dénonce la coalition des 14. Ces anomalies, indique la déclaration rendue publique, sont l’inscription des Togolais dans un centre mais à la sortie de la carte, un autre centre y figure, l’adresse du centre de recensement comme adresse des inscrits, de faux témoignages avec un enrôlement de mineurs, une pressions faite sur les élèves pour les faire enrôler, des vendeurs ambulants étrangers amenés et enrôlés de force dans les centres de recensement.
La coalition des 14 dénonce également une propagande ‘mensongère’ sur l’utilisation de la nouvelle carte électorale à d’autres fins (achat d’engrais, le franchissement des frontières et les opérations de banque), ce qui contraint certains à aller se faire recenser.
Les opposants à Faure Gnassingbé parlent aussi de rafles opérées un peu partout et au cours desquelles on demande aux populations de présenter leur carte d’électeur en plus de la carte d’identité. « On a fait participer des militaires à la fraude en leur demandant de se faire enregistrer plusieurs fois dans différents centres d’enregistrement », indique le document.
Devant cette situation, relève Mme Adjamagbo Johnson, il faut que le peuple togolais reste serein mais apprenne à connaître ses droits. « Les méthodes qui ont marché par le passé, ne peuvent et ne doivent plus fonctionner. La coalition réitère son appel au boycott, demande l’arrêt immédiat du recensement et sa reprise après la prise de fonction effectif de ses membres », a-t-elle lancé.
Sur le découpage électoral
A la coalition, on estime que le découpage électoral imposé par le régime en place et les critères de répartition du nombre de sièges à l’Assemblée nationale sont ‘arbitraires’ et ‘injustes’, ‘discriminatoires’ et ‘anticonstitutionnels’.
Plusieurs faits ont été avancés pour appuyer cet état des choses. « En 2007, avec environ 900.000 voix, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), aujourd’hui Union pour la république (UNIR) s’est octroyé 50 sièges sur les 81 et l’opposition s’est vue créditée 31 sièges avec environ 1.200.000 voix. En 2013, sur 91 sièges, le parti UNIR s’est octroyé 62 sièges avec 880.824 voix pendant que l’opposition dans son ensemble, avec plus de 1 million de voix, se voit créditée 29 sièges. Ainsi, avec seulement 81.422 voix de plus, en 2013, UNIR obtient 33 députés de plus que l’opposition parlementaire », note-t-on.
Pour Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition, il faut une révision du découpage actuel pour arrêter « l’apartheid » en cours dans ce domaine. La coalition va rendre public dans les jours à venir un document sur le découpage électoral. « Il ne faut pas croire la fraude électorale commence dans les urnes. Elle se fait à la liste électorale et au découpage électoral », a-t-il ajouté.
Ils appellent la CEDEAO à rester vigilante face à la tendance du régime à exploiter la présence des experts électoraux et des observateurs électoraux comme une caution à leurs entreprises frauduleuses. Aux Togolais, la coalition dit de s’apprêter pour des ‘combats futurs’.
 
Global actu
 

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