La période de campagne devant mener les Togolais vers les élections du 20 décembre 2018, a officiellement démarré mardi 4 décembre 2018. Les candidats et leurs listes engagés dans la course électorale, ne se sont pas fait prier pour se lancer à la conquête des 3 millions de votant inscrits sur la liste électorale. Qu’en est-il du Nouvel Engagement Togolais (NET) de Gerry Komandega Taama. La question a été posée au principal concerné par notre équipe et voici ses réponses.

Bonjour Monsieur Gerry Taama. Vous êtes le président du parti le NET. Un parti engagé dans les élections du 20 décembre prochain. Dites-nous, comment la campagne électorale a-t-elle officiellement démarré à votre niveau ?

Gerry Taama : Les campagnes électorales sont comme des locomotives. Elles vont toujours doucement et pour prendre de l’ampleur ensuite. Le NET est présent dans plusieurs circonscriptions à travers l’ensemble du pays. Mais il y a le retard pris par la CENI dans l’envoi des spécimens des bulletins qui nous freine un peu.

La campagne en réalité ne peut se faire sans les spécimens des bulletins. Nous ne les avons pas encore concrètement (mardi 11 décembre 2018 à 9 heures, NDLR). On peut dire aujourd’hui que dans l’ensemble des zones du NET, les opérations de sensibilisation se poursuivent. Mais nous commençons réellement les meetings qu’avec la mise à disposition des spécimens qui sont les éléments essentiels de la campagne.

Le NET est engagé dans ces élections. Combien de circonscriptions croyez-vous pouvoir remporter ?

Gerry Taama : Le 27 juillet 2017, je le précise bien soit un mois avant le 19 août 2017, le NET avait organisé son congrès statutaire où l’objectif du parti était clairement d’obtenir au minimum cinq députés à l’Assemblée nationale. Cet objectif reste toujours d’actualité même si avec les derniers développements, on peut se permettre de rêver d’un peu plus de sièges. Mais il n’en reste pas moins que les cinq députés que nous prévoyons avoir, comme objectif du parti reste valable et nous espérons que grâce à cette élection, nous aurons la possibilité de constituer un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale.

Avec l’absence de la C14, les plus optimistes vous présentent déjà comme le prochain chef de file de l’opposition. Est-ce que vous avez l’espoir de devenir le chef de l’opposition togolaise ?

Gerry Taama : Les matins quand je me rase, je ne me vois par chef de file de l’opposition. Le chef de file de l’opposition se définit comme le parti de l’opposition qui a le plus grand nombre de voix. Donc ça peut être un objectif et c’est même un objectif aujourd’hui. Parce que nous pensons que depuis 2012, nous sommes porteurs d’un message, faire la politique autrement. Une politique plus constructive, plus responsable tout en étant plus critique vis-à-vis de l’adversaire.

Mais nous voulons une critique constructive et c’est la bonne façon de faire la politique. Et nous pensons aussi que nous sommes devant une occasion extraordinaire de renouveler la classe politique.

C’est vrai que nous ne pouvons pas nous réjouir de l’absence de la C14. Nous considérons aussi que le boycott est un choix. Ces élections doivent donc permettre à l’ensemble de la classe politique de se renouveler, de se rajeunir. Puisque plus de 70% de nos candidats sont jeunes. Donc oui, si l’occasion se présente à nous d’être le chef de file de l’opposition, ce sera avec beaucoup de plaisir qu’on assumera ce poste.

Est-ce que vous croyez que c’est bien d’avoir ces élections législatives et de respecter la feuille de route de la CEDEAO sans aller aux réformes préalablement ?

Gerry Taama : Je vais dire deux choses.

La première, c’est que les réformes mêmes selon les propositions de l’expert, n’ont que très peu d’impact sur les élections législatives. Nous regrettons que l’intransigeance des uns et des autres n’ait pas permis de faire les réformes qui auraient pu se faire déjà sous l’égide du président Nana Akuffo Addo.

Nous sommes aujourd’hui dans une situation qui est embarrassante parce qu’on est complètement sous l’égide de la CEDEAO qui nous dit d’aller aux élections le 20 décembre et nous considérons qu’en règle générale, après les expériences de 1993 et 1999, le boycott n’est pas une option sérieuse pour assurer le bon fonctionnement des institutions et c’est pour cela que nous avons depuis le début, insisté sur la nécessité d’une participation aux élections même si toutes les conditions ne sont pas réunies.

Notre participation permet d’abord d’avoir une minorité de blocage à l’Assemblée nationale et d’avoir aussi une opposition qui propose et qui contrôle l’action du gouvernement et qui fait en réalité ce qu’on lui demande à l’Assemblée nationale. Nous espérons avoir le nombre de députés nécessaire pour peser sur les décisions.

Nous ne pensons pas que c’est lors des élections de 2018 que nous serons majoritaires à l’Assemblée nationale. Mais nous considérons que ça va être un début. Notre plus grand souhait c’est de faire en sorte que les élections se passent dans le calme et la sécurité. Parce qu’on peut ne pas être d’accord et l’exercice du boycott est un exercice citoyen au même titre que la participation aux élections. Donc que ceux qui ont décidé de boycotter restent dans leur approche de boycott et ceux qui ont décidé d’y participer, aillent. À la fin c’est le peuple qui décidera de ce qui est bon. Et nous espérons que le peuple comprendra qu’il est nécessaire de constituer une minorité de blocage et d’avoir des députés qui font vraiment le job.
 
Propos recueillis par Olivier A.
 
source : afreepress
 

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