Au détour d’une prestation de serment du Président de la République, la question de l’indépendance et de l’impartialité du juge a refait surface. L’indépendance et l’impartialité du juge, piliers de l’État de droit, n’ont de sens que si elles sont pensées comme un élément déterminant et décisif parmi les fondements mêmes de  la République.

En appréhendant le concept d’indépendance non comme un privilège du juge, mais un droit des citoyens, on ouvre alors un champ de réflexion tout à fait actuel dans tous les Etats africains… Le Togo s’illustre bien dans ce champ de réflexion.

L’indépendance des juges  n’est pas une prérogative ou un privilège octroyé dans leur propre intérêt, mais elle leur est garantie dans l’intérêt exclusif de la République et de celui de la prééminence du droit au bénéfice des citoyens.

Ceux qui incarnent la justice, et surtout celle qui tranche les « différends constitutionnels »… donc politiques, n’ont pas le choix face à leur faiblesse partisane. Ils doivent transcender cette tentation et montrer que leur appartenance à un tel corps, fait d’eux des personnes à l’abri de reproches et de suspicions…

Dans un contexte multipartisan même dilué, l’indépendance du juge doit être appréhendée comme une valeur sacrée. En procédant autrement, le rôle de pacification du débat politique que devrait jouer le juge s’affichera  incertain. Critiqué, à tort ou à raison, pour sa prétendue proximité du pouvoir politique, le juge doit s’évertuer à ne pas se livrer aux critiques, du moins à faire en sorte que si elles doivent exister, qu’elles portent essentiellement sur des considérations fantaisistes et farfelues. Il ne doit pas faire du spectacle…

En clair, le « juge ne devra pas se laisser juger » sur des questions ou des attitudes qu’il aurait pu éviter. ARISTOTE nous en avait déjà averti : « La justice est un juste milieu si du moins le juge en est un ».

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