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Les centres de soins de santé et les établissements scolaires sont fermés depuis mercredi à cause de la grève sèche de 72 heures, 3ème du genre lancée par la Synergie des travailleurs du Togo (STT). Dans l’administration, les bureaux sont désertés malgré les menaces et intimidations. Les populations sont au désarroi. Les malades perdent tout espoir et s’en remettent à Dieu. Furieux et inquiets de leur sort surtout à l’approche des examens, les élèves prennent la rue. De Lomé à Cinkassé, le slogan est le même : « Nous voulons les cours ». La situation devient de plus en plus intenable. Mais indifférent, le gouvernement joue à l’entêtement et la casse continue.

Née au lendemain de l’adoption précipitée du nouveau statut de la fonction publique, la crise qui mine le monde du travail au Togo ne fait que trop durer avec son corollaire de dégâts. En effet beaucoup sont ceux qui souhaitaient une unité d’action stratégique entre les centrales et leur base pour faire pression. Une question qui n’est plus d’actualité, d’autant plus que les secrétaires généraux de ces centrales continuent de plus belle leur basse besogne pour décapiter la dynamique. Passons.

Aujourd’hui, face à la duplicité et aux sorties médiatiques hasardeuses des zélés du gouvernement, pas question pour les travailleurs de fléchir. Les jours à venir s’annoncent plus mouvementés après cette grève, surtout que la STT vient d’enregistrer des soutiens de taille. Avec ce durcissement de ton, la lutte risque de prendre une tournure inquiétante.

En marge de ces mouvements à répétition, les familles comptent des victimes. Les malades qui, faute de moyen, ne peuvent pas payer des soins dans les cliniques, succombent, alors que d’autres sont dans des états critiques. Selon un observateur, la population qui en paie déjà de lourds tributs, ne pourra plus attendre longtemps. Les élèves soutenus par leurs parents ont déjà donné le ton avec la création annoncée pour bientôt du Collectif « Sauvons nos cours ».

Depuis l’ouverture de cette crise, les activités tournent au ralenti. Les programmes des institutions financières auxquelles le Togo est soumis, ne sont plus respectés. Selon des experts, cette grève n’est pas sans répercussion sur l’économie nationale profondément déjà fragilisée. Mais l’exécutif va-t-il laisser la situation pourrir ? Face à l’enlisement de la situation, le gouvernement n’a qu’un seul choix : agir et apporter des réponses justes au lieu de s’enfermer dans un juridisme vide et multiplier des manœuvres.

A la veille de cette grève, le ministre de la Fonction publique aurait menacé sévèrement séance tenante ses collaborateurs. Mais sans effet. « Qu’est-ce qui empêche le gouvernement d’ouvrir les négociations ? C’est criminel de jouer au jeu de la division », a pesté un ancien syndicaliste, et d’ajouter: « Le pouvoir est obligé de tenir compte des rapports de force », expliquait une source.

Pierre-Claver K.

L’Alternative Togo

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