Manifestation réprimée dans le sang à Ouaga


Le peuple Africain est toujours dans l’espérance d’une paix durable et surtout de l’instauration d’une vraie démocratie suivie de développement pouvant sortir l’Afrique de longues années de crise sociopolitique sans précédent dans laquelle plusieurs de nos États se trouvent embourbés. Nos pensées se tournent vers les peuples Burundais, Centrafricain, les peuples du Congo Kinshasa et Congo Brazzaville et vers d’autres pays du tiers monde qui mènent une résistance farouche face à l’injustice sociale et politique.
 
Le Togo est l’autre pays qui mérite l’attention de notre analyse. Et pour revenir sur la situation socio politique de ce pays, nous ne pouvons passer sous silence la lutte inlassable du vaillant peuple togolais pour l’avènement d’un état de droit juste après son indépendance en 1960. Après 26 années de combat infructueux pour l’avènement de la démocratie, défiant la misère, la corruption, l’insécurité et l’injustice généralisée avec pour antichambre, une armée qui a pris trop de poids dans la gestion du pouvoir et une situation géopolitique défavorable, comment le peuple togolais doit-il poursuivre ce combat cette nouvelle année 2016 ? La question mérite une bonne réflexion.
 
Ceci étant, face aux querelles et divisions nourris d’égocentrisme que lui serve l’opposition depuis plus de 25 ans, le peuple togolais doit prendre désormais ses responsabilités. Sans chercher à décharger l’opposition de sa part de responsabilité, jeter l’anathème sur elle serait, à notre humble avis, perdre du temps. Le Togo étant actuellement le seul pays de la sous-région ouest africaine à n’avoir pas connu d’alternance politique, (gage de toute démocratie) près de 50 ans d’indépendance, il revient au peuple de faire preuve de maturité sur tous les plans en montrant sa détermination infaillible tout comme son engagement irrémédiable à l’alternance tout au long de cette année 2016. Évidemment, cela exige un changement inéluctable de mentalité.
 
Changement de mentalité implique rigueur, détermination, prise de conscience de la gravité de la grogne sociale et opter pour l’auto critique en s’engageant davantage en faveur de la lutte citoyenne. Il nous revient donc d’agir en citoyens républicains et non en activistes de partis politiques incongrus et opportunistes.
 
2015 au Togo passera à l’histoire comme l’année de toute les crises sociales, celle de toutes les épreuves politiques, des ennuis de tous genres. Avec pour manifestation concrète, des problèmes de transparence des élections, d’injustice généralisée, l’odieuse affaire des incendies des marchés, les sanglantes répressions des manifestations citoyennes par les forces de l’ordre, sans oublier les douloureux évènements de Dapaong et de Mango où d’innocents fils de la Terre de nos aïeux offrirent leur sang et leur vie pour la conquête de la liberté collective confisquée. Une cruelle dictature qui annihile le peuple, le bafoue dans ses droits sous ses multiples facettes d’autoritarisme. Mais alors, ce peuple meurtri prépare-t-il dans le silence sa propre révolution ?
 
C’est du moins le rêve qui reste aux citoyens togolais. A la seule condition que dans leur ensemble, ils soient en mesure de répondre au même appel historique du roi Ghezo de Dahomey à son peuple en ces termes : « La jarre trouée contient l’eau qui donnera au pays le bonheur. Si tous les enfants venaient à en boucher les trous par leurs doigts unis et assemblés, le liquide ne coulerait plus et le pays serait sauvé ».
 
Bonne et heureuse année à toutes et à tous.
 
La Rédaction de FSA
Radio Kanal K
Suisse
 
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