Trois jours après la disparition de Me Yawovi Agboyibo, fondateur du parti politique « Comité d’action pour le renouveau (CAR) à l’âge de 77 ans le 30 mai 2020 à Paris (France), le gouvernement togolais, au nom de Faure Gnassingbé, y est allé de sa petite oraison funèbre.

Comme ce fut le cas de presque tous les acteurs de l’arène politique togolaise. A travers un communiqué, le gouvernement a « avec beaucoup d’émotions » rendu « un hommage appuyé à cet homme politique emblématique, toujours animé d’une inlassable passion pour les débats démocratiques, grand défenseur des droits de l’homme et éminent juriste ».

« De son parcours exceptionnel, continue le communiqué, l’on retiendra qu’il a contribué à l’enracinement du barreau du Togo dont il fut l’un des bâtonniers. Il fut aux côtés du père de la nation, un des artisans de la création de la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH), en 1987, la première institution du genre en Afrique subsaharienne et en a été son premier président », rappelle le communiqué qui a précisé dans la foulée qu’avec sa mort « le Togo perd une figure marquante de son histoire institutionnelle et politique de ces dernières décennies ». Les morts sont tous des braves types.

On le sait depuis Brassens. Et jamais cet adage n’a aussi bien porté sa signification qu’aujourd’hui. Masi on se croirait devant les envolées lyriques d’un certain Jacques-Bénigne Bossuet, connu pour ses Oraisons funèbres de haute facture. De ce communiqué, il ressort la langue de bois et le sentiment de l’hommage pour l’hommage. Sans plus. C’est bien regrettable que ce soit après le défunt du natif de Kouvé (préfecture de Yoto) que les autorités réalisent seulement après sa mort, les qualités qui furent les siennes depuis toutes ces années.

Les hommages, c’est bien, mais tirer les avantages de cette « une figure marquante » serait encore mieux. Cela ne sert à rien de se fendre de communiqués ronflants chaque fois qu’un malheur vient à advenir. Il est « grand défenseur des droits de l’homme », mais les autorités n’ont pu traduire dans les faits l’idée droit-de-l’hommiste.

Jeter des fleurs à un Yawovi Agboyibo qui aurait joué un rôle plus prégnant qu’il ne l’a fait dans toutes les largeurs, voilà qui confine à de l’hypocrisie.

Le Correcteur

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