En réaction à la proposition de l’amendement à la Constitution centrafricaine devant maintenir en place jusqu’à la prise de fonction d’un nouveau chef de l’État, le président de la République (pour cause de force majeure, comme c’est le cas avec la crise du coronavirus), la présidente de la Cour constitutionnelle Danielle Darlan a opposé une fin de non-recevoir.

Pour la présidente qui a présenté la décision de l’institution ce dans la matinée du 5 mai dernier, la procédure pour obtenir les 2/3 des voix nécessaires des députés pour présenter cette réforme n’était pas conforme à la Constitution. Ladite Cour constitutionnelle a précisé que cet amendement entraînerait nécessairement la modification de la durée du mandat du président de la République. « Le peuple a clairement manifesté sa volonté d’instituer un verrou constitutionnel en ce qui concerne le mandat du président de la République », a martelé Danielle Darlan.

C’est donc un désaveu franc et sec pour le président actuel qui n’est autre que Faustin-Archange Touadéra. Et ce refus de la Cour constitutionnelle de complaire à qui que ce soit, fût-il le président lui-même, est un geste fort envoyé à qui de droit. Ce geste est d’autant plus à saluer qu’en Afrique, la majorité des cours constitutionnelles n’ont de force, de charisme qu’en peinture. Celle du Togo reste la plus soumise qui soit, et au lieu de se démarquer de quelque parti que ce soit, fait plutôt corps avec lui, montrant par là sa son obséquiosité sans mesure.

Une cour constitutionnelle se veut avant tout être indépendante, impartiale, affranchie. La nôtre a la laisse au cou. Au Togo, on a l’impression qu’elle a plus fonction de servir les basses causes d’un système valétudinaire que d’assurer l’État de droit et de vérifier la conformité des lois par un contrôle. Les éternels ronds de jambes exécutés par Aboudou Assouma pour plaire à son créateur a plus que montré la partialité indigeste de cette cour à la togolaise. S’il faut être en poste pour jouer les béni oui oui à tout propos, à quoi bon ? Il y a eu certaines situations où la cour constitutionnelle eût pu se signaler avec panache, mais elle a préféré servir une coterie aux dépens de tout un peuple.

Pour comble de ridicule, Aboudou Assouma s’invite à une fête où sa discrétion doit tenir lieu de magnanimité. Mais non, nous sommes au Togo. La digne Danielle Darlan a pris de la hauteur en agissant au nom du droit, pas en donnant dans la génuflexion comme il en existe à foison au pays des Gnassingbé. Vivement que le sieur Assouma en prenne de la graine.

Le Correcteur

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