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CONFERENCE DE PRESSE DU 10 JANVIER 2013

DECLARATION LIMINAIRE

Ce 10 janvier 2013, répondant à l’appel du Collectif SAUVONS LE TOGO pour l’opération « les derniers de tours de Jéricho », plusieurs milliers de personnes ont convergé vers le carrefour du marché de Bè, point de départ de la manifestation, et dans les rues environnantes.
 
Les forces de l’ordre ont, à plusieurs reprises, dispersé les groupes de manifestants par des tirs de grenades lacrymogènes. Ils ont intensifié la répression par des tirs de balles en caoutchouc. Ils sont ensuite entrés dans les ruelles où ils ont bastonné tous les passants sans distinction et toutes personnes qui se trouvaient devant leurs maisons.
 
Vers la fin de la matinée, on dénombre plus d’une vingtaine de blessés dont une personne malade revenant de l’hôpital de Bè qui fut violemment molestée par les agents.
 
Le secrétaire général de l’ADDI, monsieur AlphonseKPOGO, fut interpellé et roué de coups à quelques dizaines de mètres du carrefour du marché de Bè. Plusieurs observateurs des organisations de défense des droits de l’homme et des journalistes ont été menacés et empêchés dans l’exercice de leur fonction par les agents. C’est ainsi que Marcel ADEOUSSI, TonySODJI et Noël TADEGNON correspondant de Deutsche Welle, ont subi des agressions physiques et blessés par de balles en caoutchouc et des éclats de grenades lacrymogènes. De même, un des observateurs de la LTDH a été frappé et traîné au sol.
 
Jusque dans l’après-midi, des éléments de l’Unité Spéciale d’Intervention de la Gendarmerie (USIG) ont continué les répressions par des tirs de grenades lacrymogènes dans certaines maisons.
 
A Sokodé, la marche a été sauvagement réprimée avec plusieurs personnes arrêtées. La marche de Kara n’a pas pu se tenir compte tenu du malheureux incendie du marché qui a mis en émoi la population de cette localité. Le CST présente ses compassions aux commerçants et à toute la population de Kara. Le CST exige que la lumière soit faite sur cet évènement dont les conséquences sont graves pour l’économie de la région et l’économie nationale.
 
Le Collectif SAUVONS LE TOGO condamne la violente répression policière de ce jour et tient à faire la mise au point ci-après :
 
L’intervention du ministre de l’Administration territoriale sur les ondes de la TVT, hier nuit, signifiant que notre marche de ce jour à Lomé ne peut avoir lieu, est illégale et ne saurait constituer une interdiction de manifester.
 

  • Le CST rappelle que les observations faites par le ministre de l’Administration territoriale au sujet des manifestations nous sont parvenues en dehors du délai légal de 72 heures avant le début des manifestations et sont donc irrecevables.
  • L’intensité de la violence des répressions ce jour est consécutive aux propos guerriers du ministre BAWARA à la veille de la manifestation, propos qui ont sans nul doute galvanisé les forces de l’ordre, qui assurés de leur impunité, ont fait un usage disproportionné de la violence.

 
En conséquence, le CST appelle les populations togolaises à ne pas céder à la terreur et à se mobiliser massivement dans les rues de Lomé, Aného, Atakpamé, Sokodé et Dapaong pour réclamer :
 

  • L’arrêt du processus électoral unilatéralement engagé par le pouvoir en place ;
  • La résolution définitive de la crise sociopolitique et de la crise institutionnelle à l’Assemblée Nationale ;
  • La libération immédiate d’Alphonse KPOGO et de tous ceux qui ont été arrêtés ce jour.

 
Peuple togolais, par ta foi, ton courage et tes sacrifices, la Nation togolaise doit renaître !
 
Lomé, le 10 janvier 2013
 
Pour le Collectif,
 
Le Coordonnateur
 
Me Ata Messan Zeus AJAVON
 

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