Le fils de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, détenu en Côte d’Ivoire, a déposé plainte lundi 25 juin via son avocate à Paris, avec constitution de partie civile, pour « enlèvement, séquestration, traitements inhumains et dégradants », a-t-on appris de sources concordantes.
 
Michel Gbagbo, 42 ans, qui possède aussi la nationalité française, avait été arrêté avec son père le 11 avril à Abidjan, après plus de quatre mois de crise et dix jours de combats dans la capitale ivoirienne.
 
Détenu à Bouna, dans le nord-est du pays, pendant environ un an, il a récemment été hospitalisé à Abidjan. La justice ivoirienne l’a entendu le 1er juin pour des accusations d’infractions économiques, dont le détournement de deniers publics.
 

GUILLAUME SORO VISÉ

 
La plainte, adressée au doyen des juges d’instruction de Paris, vise l’ancien premier ministre Guillaume Soro, aujourd’hui président de l’Assemblée nationale ivoirienne, et neuf commandants des Forces républicaines de Côte d’Ivoire.
 
Michel Gbagbo avait déjà déposé une plainte simple à Paris en novembre 2011, mais le procureur de la République avait décidé de ne pas engager de poursuites. Un dépôt de plainte avec constitution de partie civile entraîne automatiquement la saisine d’un juge d’instruction.
 
Fin mai, la mère française de Michel Gbagbo, Jacqueline Chamois, avait affirmé à l’AFP qu’il était « un prisonnier d’opinion » et elle avait demandé un « rapatriement sanitaire » pour son fils « très éprouvé ».
 
La Côte d’Ivoire a été plongée de décembre 2010 à avril 2011 dans une crise née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 face à M. Ouattara. La crise a fait quelque 3 000 morts. L’ancien président est actuellement détenu à La Haye par la Cour pénale internationale, qui le soupçonne d’être « coauteur indirect » de crimes contre l’humanité durant ces événements.
 
 
lemonde.fr