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Pendant que la situation politique se cristallise autour des conditions d’organisation des prochaines élections législatives, Faure Gnassingbé, lui, prépare déjà la présidentielle de 2015. Pour y arriver sans trop de grabuges, le régime pose lentement les balises. Certains diront que les tenants actuels du pouvoir sont déjà prêts pour cette épreuve. Dans la perspective de cette élection de 2015, Faure Gnassingbé réfléchit à un nettoyage systématique de la Cour Constitutionnelle, évidemment en la noyautant d’inconditionnels fidèles.
 
Dans les cercles du pouvoir, il se raconte que le tout puissant Aboudou Assouma, l’un des plus grands serviteurs du système est au bout du rouleau et passe ses derniers jours à la tête de la Haute institution en matière constitutionnelle. L’homme ne serait pas le seul à être éjecté. Le toilettage permettrait au « Petit » de caser aussi d’autres membres de cette institution. Récemment, la probabilité d’envoyer Mme Evelyne Hohouèto à l’UEMOA à Ouagadougou a été étudiée avant qu’à la dernière minute, l’alchimiste du droit Abalo Pétchélébia, entre-temps tombé en disgrâce, ne lui soit préféré. Qui alors pour prendre la place d’Aboudou Assouma ? Awa Nana, un nom qui ne rappelle pas forcement de bon souvenir aux Togolais.
 
En 1998, c’est elle qui était à la tête de la CENI lors de la présidentielle. Au lieu de proclamer les résultats des élections qui donnaient l’ancien opposant charismatique vainqueur face à Eyadéma, elle avait simulé une fuite sous prétexte de menaces, pour permettre au général Seyi Mèmène, ministre de l’Intérieur d’alors, de proclamer Eyadéma victorieux avec 52, 13% des suffrages.
 
Après avoir longtemps disparu de la scène, elle a mystérieusement rebondi à la tête de la Cour de Justice de la CEDEAO à Abuja sur proposition du pouvoir de Lomé avec lequel elle n’a jamais coupé le cordon. Tout en étant à la tête de cette institution communautaire, Mme Awa Nana continue vaille que vaille d’aider le pouvoir des Gnassingbé dans les multiples dossiers de violations des droits de l’Homme déférés devant la Cour de Justice d’Abuja. C’est elle qui s’est battue pour édulcorer in fine l’arrêt de la Cour sur la question des 9 députés ANC. C’est également elle qui continue de manœuvrer dans l’ombre dans le dossier Kpatcha Gnassingbé ainsi que tous les autres affaires de violations des droits de l’homme présentés devant cette cour par les organisations de défense des droits de l’Homme. Tous les arguments développés par les avocats des victimes envoyés à la Cour se retrouvent mystérieusement entre les mains des avocats du pouvoir qui s’en servent pour préparer la contre-offensive. Les documents du pouvoir envoyés à cette institution sont souvent corrigés et retournés sans compter que parfois, elle-même descend à Lomé pour participer à des réunions avec le ministre de la Justice Tchitchao Tchalim, Charles Debbasch et d’autres conseillers de Faure sur l’épineux dossier Kpatcha Gnassingbé.
 
Mme Awa Nana est en fin de carrière et elle devra quitter bientôt la tête de la Cour de justice de la CEDEAO. A Lomé, Faure Gnassingbé songe sérieusement à lui confier les commandes de la Cour Constitutionnelle en lieu et place de l’actuel président Aboudou Assouma. Outre Mme Nana, certains magistrats qui ont fait preuve de zèle inouï dans les dossiers Kpatcha Gnassingbé, Pascal Bodjona, Agba Bertin, Abass Al Youssef, Loïk Le Floch-Prigent vont être catapultés au sein de cette haute institution, selon des sources proches du sérail. Si d’aventure ce qui pour l’heure n’est qu’à l’étape d’un projet se concrétisait, l’arrivée à la tête de la Cour Constitutionnelle de Awa Nana serait une véritable humiliation du pouvoir de Faure à l’opposant « préhistoriquement charismatique » Gilchrist Olympio, lui qui avait vu en 1998 la victoire lui filer entre les doigts à la suite de la pseudo démission d’Awa Nana à la tête de la CENI de l’époque.
 
En rappel, la réforme de la Cour Constitutionnelle fait partie du reliquat de l’APG que le pouvoir de Faure Gnassingbé rechigne jusqu’à ce jour à mettre en application.
 
Ferdi-Nando
 
L’Alternative Togo
 

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