Pitang-Tchalla_500


© togoactualite – Après avoir fermé les médias LCF et City FM, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) vise désormais la dépénalisation des délits presse au Togo. Le président de la HAAC Pitang Tchalla, l’homme par qui cette dépénalisation a été possible au Togo, ministre de la communication à l’époque, veut revenir sur cet acquis, la première dans les pays d’Afrique francophone qui a fait des émules un peu partout sur le continent et salué en son temps par la communauté internationale.
 
La tentation est grande pour Pitang de replonger la presse togolaise dans les méandres des années de plomb de la fin de règne du général Eyadema où les journalistes vivaient dans la clandestinité ou jetés en prison pour un oui ou un non. Mais il y a 13 ans sous pression de la communauté internationale notamment de l’Union européenne (UE) qui avait rompu ses relations avec le Togo, les autorités avaient adopté le nouveau code de la presse et de la communication dépénalisant les délits de presse. La nouvelle avait fait à l’époque l’effet d’une bombe. Le Togo qui était au ban de la communauté internationale comme prédateur des droits de l’homme et des libertés publiques venait de faire un pas de géant.
 
Mais ce pas de géant ne plait à Pitang. Pour lui depuis 2004, année de la dépénalisation les délits de presse notamment les injures, la diffamation, les atteintes à l’honneur, à la dignité et à la vie privée se sont multipliés. Et depuis qu’il est à la tête de la HAAC, il fait tout pour revenir sur ces avancées. Après avoir fermé les médias, la prochaine étape du nouveau président de la HAAC est de sauter le verrou de la dépénalisation des délits de presse. Pour y parvenir, il organise ce mardi 22 Mars 2017 à la direction de SAZOF à Lomé un séminaire avec les responsables des médias.
Placé sous le thème « la dépénalisation des délits de presse et la responsabilité du journaliste », ce séminaire balisera la voie à Pitang Tchalla. Pour atteindre son objectif, le patron de l’institution de régulation de la presse bénéficiera du concours des journalistes à qui il a récemment remis les 400 000 F CFA. Au cours de la rencontre ceux-ci se mettront d’accord sur les effets néfastes de la dépénalisation sur l’exercice de la profession et proposeront des modifications du code de la presse pour renforcer la « déprisonnalisation ».
 
Même si certains journalistes ne seront pas d’accord sur un retour en arrière, le nouveau texte passera comme une lettre à la poste. Aidé en cela par la division des hommes de médias eux-mêmes. Ces derniers n’ont jamais parlé d’une seule voix à des moments cruciaux comme cela avait d’ailleurs été le cas lors du vote du nouveau code pénal.
Depuis qu’il a pris la tête de la HAAC, il y a un an, la liberté de presse dans notre pays a pris sérieux un coup. Sous son mandat le Togo a renoué avec les violations des droits des journalistes qui avaient disparu de la sphère nationale.
 
lomévi (www.togoactualite.com)
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here