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‘’La HAAC a sauvé la vie à Carlos KETOHOU’’ ce bout de phrase, très profond de sens a été prononcé avec beaucoup de regret à mon endroit par le ministre togolais des Droits de l’Homme, le nommé Christian TRIMUA.

En l’interprétant, il est facile de conclure que la vie de Carlos en question était entre les mains d’individus qui avaient décidé d’en faire ce qu’ils voulaient, mais par inadvertance, la HAAC s’est interposée pour la leur arracher…lol

La HAAC n’a donc pas réussi à sauver la vie de Joël EGAH. Des hommes qui pensent être détenteurs des vies et qui ont le pouvoir de contrôler la vie des autres ont fait de la vie du journaliste ce qu’ils voulaient. Il ne vit plus. ‘’La HAAC n’a pas pu sauver la vie de Joël Egah. ‘’.

Au-delà du journalisme, j’ai entretenu avec Feu Joël EGAH une relation spirituelle. On a souvent parlé de la Vierge Marie, du Saint Sacrement et d’autres supports nom moins ‘’sacristiques’’ de la religion. Raison pour laquelle je lui ouvre cette parenthèse d’hommages en ce lundi de Pentecôte dont la date 6 juin 2022 (06/06/2022) rappelle en calcul mythique et mystique le 666, chiffre de la bête de l’apocalypse. Ce jour est un grand jour dans la croyance apocalyptique. Paix éternelle à son âme.

J’ai intitulé cette tribune, ‘’ je vais raconter ma vie…’’ par nécessité de syntaxe.

Deux sens se dégagent de ce titre. Le sens propre lui donne la signification de parler de soi. Je n’aime pas trop, le moi est haïssable. Consacrer son temps à parler de soi ou à faire parler de soi est une forme de déviance qui fini par atterrir sur le champ narcissique.

Le journaliste a l’obligation de s’oublier dans son travail. C’est l’œuvre qui force l’admiration. C’est l’ouvrage qui identifie l’artisan et non le contraire. Le ‘’C’est moi’’ étouffe la qualité du travail. Donc je fais l’effort d’éviter cet exercice, combien, démentiel.

Au sens figuré, ‘’raconter sa vie’’ signifie dire n’importe quoi. Evoluer du blablabla au galimatias et servir tout à tout le monde. Chacun pourrait en tirer ce qui lui semblerait utile.

Je m’en vais donc m’exercer dans ce sens en parlant de tout : ‘’massacrez les tous, Allah reconnaitra les siens’’

Mon journal, votre journal, notre journal, c’est une information ; L’Indépendant Express, est fermé, le récépissé retiré ; c’est un rappel.

La procédure judiciaire en cours est dans l’attente du délibéré de la cour d’appel et de son verdict. Elle ira jusqu’au bout puisque la cour de Justice de la CEDEAO aura aussi son mot à dire sur cette question. Les journalistes comme le personnel sont en débandade, et moi-même en vadrouille lol. Par la volonté des immortels……

Depuis deux ans donc, je suis comme un juif errant, partout, à la recherche de la nature de ‘’l’Homme’’ comme entité dualiste vantée par les philosophes. L’homme incarné par le bien et l’homme du mal.

Cette recherche m’a plongé dans un pèlerinage non moins périlleux riche d’expériences. J’ai rencontré des personnes âgées comme des enfants, de prêtres et moines religieux comme les francs-maçons, des maîtres féticheurs comme des athées, des sages comme des imbéciles, des hommes comme des femmes, dans les églises, les couvent, les monastères, les sociétés secrètes etc. et je m’en suis convaincu que le dualisme de la philosophie médiévale dans sa forme nécessite d’être révisé même si le principe de la raison l’accepte, faute de révolution, mieux d’humiliation épistémologique.

Je suis en train de raconter ma vie…… au sens figuré.

Le tableau de la Sainte Cène, parlons-en ….. Quand il a eu l’idée de peindre ce tableau, Léonard de Vinci s’est heurté à une grande difficulté : il devait représenter le Bien – à travers l’image de Jésus – et le Mal – personnifié par Judas, le disciple qui décide de trahir pendant le dîner. Il a interrompu son travail en cours, pour partir à la recherche des modèles idéals.

« Un jour qu’il assistait à un concert choral, il a vu dans l’un des chanteurs l’image parfaite du Christ. Il l’a invité à poser dans son atelier et a fait de nombreuses études et esquisses.

« Trois ans passèrent. La Cène était presque prête, mais Léonard de Vinci n’avait pas encore trouvé le modèle idoine pour Judas. Le cardinal responsable de l’église où il travaillait commença à le presser de terminer la fresque.

« Après plusieurs jours de recherches, le peintre finit par trouver un jeune homme prématurément vieilli, en haillons, écroulé ivre mort dans un caniveau. Il demanda à ses assistants de le transporter, à grand-peine, directement à l’église, car il n’avait plus le temps de faire des croquis.

« Une fois-là, les assistants mirent l’homme debout. Il était inconscient de ce qui lui arrivait, et Léonard de Vinci put reproduire les empreintes de l’impiété, du péché, de l’égoïsme, si fortement marquées sur ce visage. « Quand il eut terminé, le clochard, une fois dissipées les vapeurs de l’ivresse, ouvrit les yeux et, frappé par l’éclat de la fresque, s’écria, d’une voix à la fois stupéfaite et attristée : — J’ai déjà vu ce tableau ! — Quand ? demanda Léonard de Vinci, très étonné. — Il y a trois ans, avant de perdre tout ce que j’avais. À l’époque, je chantais dans une chorale, je réalisais tous mes rêves et le peintre m’a invité à poser pour le visage de Jésus.

Autrement dit, le Bien et le Mal ont le même visage. Tout dépend seulement du moment où ils croisent le chemin de chaque être humain.

Cette histoire racontée dans un des livres du célèbre écrivain Paolo Coelho, recentre la question du dualisme de bien et de mal intégré à la réalité humaine.

Questionnement qui a obsédé mon périple dans le temps et dans l’espace, j’ai fini par comprendre une chose. Le bien et le mal constituent la pièce centrale de la nature humaine.

Dans le cas du Tableau de la Sainte Cène, ils ont différé leur existence chez le personnage mis en vedette.

Dans mon aventure, j’ai constaté qu’il existe des hommes qui incarnent en même temps et au même moment le bien et le mal. Ils sont en même temps et au même moment Jésus et Juda.

Ils sont ceux qui manœuvrent à paraître bons aux yeux des uns (leurs maîtres par exemple) en posant des actes ignobles, scélérats et criminels à la limite et en font constamment d’innombrables victimes sur terre.

Et le conflit de l’existence simultanée de ces deux entités entraîne chez ces personnages ce qu’il est libre d’appeler la Psychopathie. Dérèglement psychosomatique à l’extrême.

La psychopathie est génétique et congénitale. Ces personnes, si elles ne sont pas très dangereuses pour la société, autant pour leurs maîtres que pour leurs victimes sont extrêmement nuisibles à l’humanité.

C’est le prototype de ces personnages qui peut se réjouir aussi allègrement de détenir et de contrôler la vie d’un autre individu et de regretter qu’il n’ait pas pu faire de cette vie ce que bon lui semble parce qu’elle a été sauvée par un autre.

C’est le résultat de mes périples. Ai-je la réponse à mon questionnement de base ? Je ne sais pas. Mais j’ai beaucoup appris, vu, entendu et expérimenté. C’est une aventure passionnante que je poursuis physiquement que virtuellement à ce jour. Puisque, de façon absolue, les livres font aussi partie de cette aventure.

Je pense que je raconte ma vie…

Malgré la prolifération et la forte influence des réseaux sociaux, les livres restent la ‘’porte ouverte sur un monde enchanté’’ comme le disait François Mauriac.

Je respecte et j’ai beaucoup d’admiration pour ces hommes et femmes qui tiennent la garde de partage de connaissances dans des tomes et orientations différentes sur les réseaux sociaux togolais. Je parie que leurs publications ont pour matière première la lecture.

La forme et le fond, c’est comme une question de goût et de couleur, on n’en discutera pas.

Mais la dextérité littéraire qui auréole les publications des uns et des autres me fait croire que la lecture reste la clé des connaissances. Cette dextérité force mon admiration, constamment.

C’est l’occasion de faire clin d’œil à ceux et celles qui fondent leurs réflexions sur l’apologie du livre et de la lecture. Sébastien Vondoly pour cette constante bataille à faire aimer les livres avec sa maison d’édition, Fabbi Kouassi pour son engagement à couper le souffle aux amuseurs du net, Tony Feda pour ses articulations élitiques et provocatrices, Gerry Taama dont mon appréciation ne va toutes les fois pas au-delà de la cadence littéraire, le fond, je ne porte pas de jugement; Luc Abaki pour son élévation du niveau du décryptage de l’actualité, David Kpelly pour ses tirs et ses rires, Didier Nagbé pour la profondeur sacrée de ses rimes, Alex Talboussouma pour ses rimes acrobatiques qui évoquent connaissance littéraire et savoir…. Kodjo Epou, Attisso Koudjodji etc. Ils sont admirables.

Félicitations et Bonne chance à Noel Tadégnon, en passant, pour son élection à la tête de la Fédération Togolaise de Volleyball, comme quoi, l’esprit grégaire au sens non péjoratif devrait prévaloir dans la confrérie journalistique, corporation j’allais dire.

Toute ma gratitude à ceux et celles qui ont pensé à me renouveler les vœux de bonheur à l’occasion de mon anniversaire, ce 4 juin 2022.

Sur un vol qui a duré 9h d’horloge, j’ai encore profiter de l’occasion pour relire pour la sixième ce livre de Vladimir Fedorovski qui explore les arcanes du pouvoir à la loupe des hommes de l’ombre, valable non seulement pour la Russie de Raspoutine à Poutine mais pour les hommes de l’ombre en politique: toujours aussi influents, toujours aussi réduits au néant…je vous en rendrai compte.

Je ne sais pas si j’ai raconté ma vie ou bien j’ai raconté ma vie……..dans tous les cas j’ai raconté ma vie.

Carlos KETOHOU

Genève, le 06 Juin 2022

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