Depuis le 12 août, la Cour Constitutionnelle du Togo a proclamé les résultats définitifs des élections législatives du 25 juillet 2013.
Dans un Etat normal où les règles et lois sont respectées, la conséquence immédiate d’une telle proclamation devrait être la démission du Premier Ministre et de son gouvernement pour permettre au Président de la République de choisir un nouveau chef du gouvernement dans la majorité parlementaire.
Cette démarche est d’autant plus importante qu’elle implique l’élaboration par le nouveau Premier Ministre de son programme de société qui devra impérativement être validé par la Nouvelle Assemblée Nationale qui vient d’être mise en place.
Près de deux semaines après la proclamation définitive de ces résultats, le Premier Ministre est toujours à son poste, dans l’illégalité totale et sans aucun respect des règles orthodoxes de gestion d’un Etat moderne.
Où sommes-nous concrètement ? Dans un Etat ou dans une brousse où les dirigeants sont libres de fabriquer ou d’inventer leur manière à eux de diriger tout un peuple comme si ce peuple était réduit au statut de moutons de panurge ?
Selon des indiscrétions recueillies dans les couloirs de la primature par togoinfos.com, Arthème Sélégodji Ahoomey-Zunu aurait manifesté depuis des lustres sa volonté de rencontrer le chef de l’Etat pour lui remettre son carton de démission. Il lui a juste été signifié d’attendre. Depuis lors, plus rien.
Or justement, parmi les députés qui viennent d’être élus, il y a beaucoup de ministres en fonction. Et selon le code électoral, les députés élus ont huit jours pour se déterminer à siéger ou non, auquel cas, la Cour Constitutionnelle devra désigner leurs suppléants qui devront les remplacer à l’Assemblée Nationale.
La rentrée parlementaire a eu lieu le deuxième mardi après la proclamation des résultats, soit le 20 août dernier. Dans deux jours donc, les députés élus devront dire clairement s’ils siégeront ou non à l’Assemblée Nationale.
Mais jusque-là des ministres et directeurs généraux élus cumulent toujours les deux postes sans pour autant savoir le sort qui leur sera réservé par le Président de la République au moment de former la nouvelle équipe gouvernementale.
Mieux, la Constitution interdit formellement le cumul de fonction de ministre ou de député avec une autre fonction. C’est écrit noir sur blanc dans la Constitution qui constitue, en principe, la Bible de tout dirigeant respectueux des lois.
Pourquoi le régime en place au Togo prend-il ce vilain plaisir à maintenir très souvent les togolais dans l’impasse ?
Faure Gnassingbé éprouverait-il des difficultés pour se trouver un nouveau Premier Ministre qui devra conduire la prochaine équipe gouvernementale ?
Dans ce cas, ce sera très simple pour lui de reconduire l’homme de Kpélé même si la prestation de ce dernière a été des plus piètres.
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