bawara_13juin2013

 

Le ministre de l’administration territoriale, Gilbert Bawara a réagi samedi à l’appel de Jean Pierre Fabre sur RFI pour un report des élections législatives en vue d’un dialogue franc et sincère entre les acteurs de la classe politique.
 
C’est avec de très belles formulations et un français chatié que le jeune ministre de Siou a justifié les actions actuelles du gouvernement.
 
Les attentes des populations sont grandes mais le gouvernement fait de son mieux pour assurer un certain nombre de réformes et il urge justement d’aller aux élections au plus tôt afin que la nouvelle législature puisse poursuivre les réformes restantes permettant au Togo de se tourner résolument vers les chantiers de développement.
 
De façon schématique, voilà ce que le successeur de Pascal Bodjona au poste de ministre de l’administration territoriale a déclaré sur les ondes de la radio France Internationale.
 
Raisonnement tout de même cohérent et logique. Quoi de plus normal pour un gouvernement d’assurer ses devoirs régaliens pour faire face de façon urgente aux besoins les plus pressants de la population ?
 
Le seul hic dans le cas précis du Togo, c’est que la situation du pays n’est pas justement une situation normale. Sa gestion repose, il faut le rappeler sur un accord, un compris politique qui a prescrit aux gouvernants une conduite à tenir.
 
L’accord politique global exige du gouvernement des réformes consensuelles de la Constitution, des institutions de la République y compris le code électoral. Impossible donc pour un camp, d’entreprendre un chantier de réformes sans le consentement des signataires de l’APG. C’est écrit blanc sur noir dans l’accord du 26 août 2006 à Lomé.
 
De quel droit alors le pouvoir de Faure Gnassingbé pense devoir prendre l’initiative unilatérale d’engager certaines réformes comme celle du code électoral, du découpage électoral, du statut de l’opposition et du financement de cette opposition sans l’aval des autres signataires de l’APG ?
 
Tant que les reliquats des prescrits de l’APG ne sont pas vidés, toute initiative solitaire du gouvernement n’est rien d’autre qu’une tricherie et un forcing qui marquent, une fois de plus, l’incohérence et l’inconstance du pouvoir de Faure Gnassingbé.
 
La valeur d’homme d’Etat repose avant tout sur sa parole donnée, sur le respect de ses engagements. Le régime de l’héritier biologique et politique d’Eyadéma est aujourd’hui en train d’achever, en huit ans de gouvernance, de montrer au peuple togolais sa fuite en avant et ses balbutiements constants.
 
De quelle crédibilité nos dirigeants veulent-ils jouir auprès du peuple togolais et de la Communauté Internationale si, au quotidien, ils font et défont les lois, vacillent à gauche et à droit, renient leur parole donnée et font preuve permanemment d’une duplicité franchement révoltante ?
 
La gloutonnerie et la gourmandise de ce régime prouvent à suffisance qu’il n’a pas un sens raisonnable de partage, une des vertus essentielles qui caractérisent les grands hommes de ce monde.
 
Voilà qui justifie, comme l’a reconnu le Chef de l’Etat en personne, l’éternel accaparement des richesses de l’Etat par une minorité au moment où l’écrasante majorité des togolais tire le diable par la queue.
 
Seule l’histoire saura les juger. Quant au peuple aux mains nues, il n’a juste qu’à patienter quelle que soit la misère dans laquelle il baigne aujourd’hui.
 
togoinfos
 
 

Gilbert Bawara sur RFI : Ecoutez

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