Suite à la nomination du Premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement, le président de la République Faure E. Gnassingbé a procédé le week-end dernier à une série de nominations et de remaniement de poste au sein des Forces Armées Togolaises (FAT). Le clou de l’événement, c’est la nomination d’une femme à la tête du département des armées. Va-t-elle accepter que cette armée s’illustre comme de par le passé dans la répression sanglante des manifestations pacifiques ?

Ainsi par décret présidentiel, le Général de Brigade Komlan Adjitowou, Chef d’état-major des FAT, est nommé Chef d’état-major particulier du Président de la République. Il est remplacé à son ancien poste par le Colonel Kodjo Ekpe Apedo. Aussi, le Colonel Kassawa Kolemaga, précédemment Directeur des Opérations des Fats et ancien patron de l’agence Nationale de Renseignement (ANR) est promu Chef d’état-major de l’armée de terre. Enfin, le poste du  Chef d’Etat-major de l’armée de l’air est revenu au commandant de la Base Chasse de Niamtougou, le Colonel Tassounti Djato. Le Général de brigade Félix Abalo Kantaga, reste et demeure Chef d’état-major Général des Forces Armées Togolaises (FAT).

Le grand changement opéré par Faure Gnassingbé est la nomination d’Essossimna Marguérite Gnakadé, ministre des armées, une première dans l’histoire de la jeune armée togolaise. Nombreuses sont les interrogations suscitées par l’événement : entre autres  est ce qu’une femme peut efficacement tenir à la tête de ce ministère. Et pour cause, compte tenu de son caractère quelque peu particulier, l’armée togolaise développe à tout bout de champs des relents expéditifs qui feraient crier d’horreur toute femme digne de ce nom. La femme togolaise étant connue pour son attachement à l’intégrité physique des enfants est ce que le nouveau ministre peut supporter que lors des manifestations, des enfants soient ‘’raflés’’ sans que les auteurs de ces abominations ne soient poursuivis devant les tribunaux ? Pour de nombreux observateurs, tout se passera encore comme avant et il n’y a pas lieu de se réjouir de sitôt. Pour eux, la présence d’une femme à la tête du ministère des armées est loin de conférer à ce corps, un visage humain. Pour nous, il faut attendre de voir.

Germain Ayivi

Source : le Perroquet n° 458

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