La plupart des pouvoirs en Afrique sont caractérisés par la grande corruption, l’enrichissement illicite et le bradage du patrimoine de l’Etat. Au Bénin, un ministre et un préfet bien que proches du pouvoir en ont fait les frais. L’actualité au pays de Béhanzin a été fortement dominée la semaine dernière par le limogeage du ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale Barnabé Dassigli et du Préfet du Littoral Modeste Toboula. Il est reproché aux deux pontes du pouvoir de Patrice Talon le bradage de domaine public. Le préfet a d’ailleurs été placé sous mandat de dépôt et sera jugé le 8 avril prochain par la Cour de Répression des Infractions Economiques et du Terrorisme (CRIET).
La disgrâce et la chute du tout puissant préfet Toboula ont été très rapides. Garde à vue de 24 heures suivie d’une mise en examen pour finalement terminer la course en prison pour avoir fait morceler et vendu un domaine à vocation touristique frappé d’interdiction de lotissement. Le préfet aurait permis, avec l’aide d’un géomètre, la vente de la zone morcelée à plusieurs acquéreurs. Lui-même est accusé d’avoir acheté trois parcelles enregistrées au nom d’un proche parent.
Ils sont neuf à être poursuivis dans cette affaire. Il y a le préfet, les acquéreurs et le géomètre, tous seront jugés le 8 avril par la Cour de répressions des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Le ministre lui est accusé d’en être le commanditaire.
La déchéance de Modeste Toboula connait un retentissement à la mesure de ce qu’il a été et de ce qu’il a fait pour Patrice Talon. C’est lui qui a mené avec ses grues, les opérations de déguerpissement, c’est encore lui qui a suspendu le Maire de Cotonou. Avec l’opposition et les syndicats, il s’est régulièrement brouillé sur les autorisations de marche.
Et si Faure Gnassingbé devait enfermer pour vente illicite des réserves administratives ?
La gouvernance de Talon est caractérisée par des mesures bling bling et des règlements de compte. Mais le ménage fait dans son propre camp à travers le ministre Dassigli et le Préfet Toboula semble faire l’unanimité. Un leader a l’obligation de donner le bon exemple. Le fait reproché aux deux accusés est une réalité patente en Afrique et beaucoup plus au Togo. Plusieurs ministres, préfets et surtout présidents de Délégation Spéciale sont cités régulièrement dans le bradage des réserves administratives.
De Lomé à Cinkassé en passant par Vogan, Tsévié, Notsè, Tabligbo, Kpalimé, Atakpamé, Blitta… la vente illicite des réserves administratives est légion. Mais à aucun moment, personne n’est inquiété. Des présidents de Délégation Spéciale qui sont devenus immensément riches dans cette affaire privant du coup l’Etat d’importants domaines qui devaient servir aux infrastructures socio-culturelles et sportives. Et si seulement Faure Gnassingbé devait suivre l’exemple de Talon, on peut facilement imaginer le monde autour de lui qui devait se retrouver en prison.
N’importe comment, il faut que des actions soient menées dans ce sens pour arrêter l’hémorragie.
K.A
source : Le Correcteur