Akibou Idrissou

La prison civile de Lomé s’est réveillée ce mardi 12 mai 2020, dans un mouvement d’humeur des prisonniers et des bruits de grenades lacrymogènes.

Selon les informations recueillies par l’Agence de presse AfreePress, les plus de 1500 détenus que cette prison compte, ont décidé de réclamer leur délocalisation afin de se mettre à l’abri des risques de contamination du Covid-19.

Quelques jours plus tôt, près de 19 d’entre eux avaient été déclarés positifs au virus du Covid-19. Ce qui est à l’origine d’une panique auprès de ces détenus qui craignent une propagation rapide du virus dans toute la prison.

Ceux-ci ont décidé de faire attendre leur voix dans la matinée de ce mardi. Ce qui a occasionné l’intervention de la police et des tirs de grenades lacrymogènes.

Joint au téléphone par la rédaction de l’Agence de presse AfreePress, le Directeur de cette prison, Akibou Idrissou replace les faits dans leur contexte. « Il s’agit d’une manifestation qui a été très vite maîtrisée », a-t-il confié.

Une délégation des détenus avait échangé avec lui la veille sur la situation qui prévaut dans la prison et des mesures additionnelles à prendre pour les protéger de tout risque de contamination, relate-t-il. « Nous nous sommes convenus sur des choses qui devraient être appliquées à partir de ce jour. Mais je me suis réveillé avec l’information sur les manifestations. On ne peut pas libérer des gens comme ça. La libération des détenus répond à un certain nombre de procédures », a-t-il indiqué et de faire savoir que les prisonniers qui ont été déclarés malades viennent essentiellement des nouveaux pensionnaires de son établissement.

« Les nouveaux sont systématiquement mis en quarantaine. Et c’est parmi ceux-ci que nous avons trouvé 19 personnes contaminées au Covid-19. Les autres sont à l’abri loin de ces gens. Mais nous avons néanmoins convenu de procéder à un dépistage de tout le monde. On ne peut pas libérer des prisonniers comme ça. Cela constituerait même un risque pour la société », a-t-il confié à AfreePress.

Il faut rappeler que plus de 1000 détenus avaient bénéficié d’une grâce présidentielle au début de la crise sanitaire du Coronavirus. Une décision, qui selon le Chef de l’Etat, a été prise pour désengorger la prison civile de Lomé et mettre à l’abri, les prisonniers à qui il ne restait plus beaucoup de temps.

Nous y reviendrons.

afreepress

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