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A la tête du ministère de l’Agriculture, c’est le blocage ! Avec le militaire, l’ambiance est comme au front, tendue. Très ! Entre le ministre et son Secrétaire Général, gestionnaire stratégique de plusieurs projets, c’est le cafouillage, voire la défiance.
 
L’agriculture est l’un des départements qui brasse depuis quelques années des milliards de nos francs sur plusieurs projets regroupés sous le label de « Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire ». On peut le dire désormais, c’est aussi l’un des ministères où existent des gestions des plus pourries. En témoignent les différents scandales qui s’y succèdent.
 
Depuis deux ans, l’Autorité de Réglementation des Marchés Publics (ARMP) dénonce des pratiques douteuses en matière de passation de marché dans ce ministère. Récemment, sous la pression du Fonds international pour le Développement agricole (FIDA), un des principaux bailleurs du secteur agricole togolais, la Direction nationale du contrôle des marchés publics a dû annuler toute une procédure de recrutement d’une équipe pour la gestion du Projet d’Appui au Développement Agricole au Togo (PADAT). Depuis, très embarrassé, le ministère qui tentait de placer un obligé du ministre, a du mal à relancer la procédure comme à lui recommandé. Et les dossiers sont bloqués.
 
S’achemine-t-on vers la suspension du PADAT doté d’une enveloppe totale de 39 milliards ? On n’en est pas loin en tout cas. Déjà le bailleur lui-même, dans ses différents rapports, classe le projet dans ses portefeuilles « àrisque ». Il a même dû changer celui qui, depuis son siège, gérait le projet, qui a été mis sur les trois Guinée. Les missions des experts du FIDA se sont multipliées sur Lomé, mais, visiblement, le blocage reste intact. Le projet est monté de telle sorte que sa réalisation se fasse sous forme de partenariat public-privé. Et ce sont les ONG avec lesquelles le ministère signe chaque année des contrats, qui gèrent l’essentiel du budget.
 
A deux mois de la fin d’année 2015, le ministère n’a pas encore jugé utile de signer les contrats de cette année avec lesdites ONG partenaires. Alors que dès 2016, ce projet prendra définitivement fin ; et le même partenaire, pour pratiquement les raisons, a dû récemment se retirer du Congo, et avec lui ses milliards. Malgré tous les signaux, le ministre qui tient l’équipe de gestion du projet sous ses bottes, s’obstine à ne pas permettre aux dossiers d’évoluer. Et dans le cabinet du colonel de ministre, tout le monde semble être à bout de souffle et redoute la prochaine mission du FIDA annoncée pour novembre et qui risque d’être porteuse de mauvaise nouvelle pour le Togo.
 
Pendant ce temps, c’est le désordre total au cabinet. Avec le même partenaire FIDA, sur un autre dossier, celui du Programme National pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Rural (PNPR), la situation de blocage est pareille. Dix-sept mois après la signature de la convention avec le bailleur, rien n’a encore démarré. Le ministère va de modification en modification du dispositif du programme, selon les humeurs du locataire des lieux. Même le recrutement des membres de l’unité de gestion est inachevé. Pour débloquer la situation, le FIDA avait dépêché une mission à Lomé.
 
Au nom du ministère, le Secrétaire Général M. Noël Bataka avait signé un aide-mémoire avec les représentants du partenaire. Quelques mois après, selon les cadres du ministère, le « patron » remet le document en cause. Et ce n’est pas la seule initiative du Secrétaire général du ministère, ingénieur agricole, technicien du domaine donc, que le Colonel Ouro-Koura Agazi « sabote ».
 
Fin septembre, en plein atelier de formation des membres des commissions de sélection des bénéficiaires du Projet d’Appui au Secteur Agricole (PASA), le ministre débarque en fracas et interrompt les travaux. Les participants qui ont déjà passé une journée à Kpalimé dans le cadre de cet atelier, ont dû retourner chez eux. Et ce n’est pas fini. Un atelier de validation d’une étude sur la mise en valeur des bas-fonds du Togo prévu pour la semaine dernière a été annulé in extrémis, alors que les experts, expatriés, ayant réalisé les études et qui devraient les soumettre à validation, avaient déjà débarqué dans notre capitale.
 
Du coup, on se demande comment fonctionne ce ministère dans lequel un cadre commande et son supérieur vient décommander, avec les dégâts matériels et financiers que cela engage. Pendant ce temps, les vrais acteurs, les paysans, sont abandonnés à leur sort dans leurs champs, se débrouillant avec des techniques et matériels rudimentaires datant du moyen-âge. A suivre !
 
Mensah K.
 
source : L’Alternative Togo
 

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