A la veille des manifestations organisées par la coalition des 14 partis de l’opposition, les 7, 8 et 9 novembre 2017, le Président du parti national Panafricain, Tikpi ATCHADAM depuis son maquis, ravive la flamme de la contestation populaire en envoyant un message au peuple dans lequel, il décrit les secrets de la victoire prochaine du peuple togolais. Lecture !
 
Chers compatriotes, vaillant peuple en lutte pour la liberté, la justice et la prospérité pour tous, je vous salue.
 
Malgré l’environnement extrêmement hostile, fait de violations quotidiennes et flagrantes des droits de l’homme les plus élémentaires, vous êtes restés debout. Le monde entier est tombé sous la séduction de la détermination qui est la vôtre. Détermination partagée bien sûr avec la diaspora togolaise et africaine de par le monde, qu’il nous soit permis de renouveler nos condoléances les plus sincères aux familles et à la mère Togo pour les patriotes connus ou anonymes tombés au cours de cette lutte destinée à la libération de notre pays de cette minorité qui vit de notre sang et se réjouit de notre misère et de nos souffrances.
 
Cette lutte vise aussi à ouvrir la porte de l’espoir pour qu’enfin advienne l’égalité de chances entre citoyens togolais sans distinction aucune. Il s’agit de donner la chance au bébé au dos de la revendeuse des noix de coco sur la tête sous ce soleil tropical, au bébé de la revendeuse d’igname sur la tête sous ce soleil accablant, au bébé de la revendeuse de tchouk, boisson traditionnelle, d’avoir un avenir de rêver, servir notre pays en tant que président de la République, pourquoi pas !
 
Aux blessés, nous souhaitons un prompt et définitif rétablissement. Nous apportons notre soutien indéfectible à tous les détenus de l’arbitraire. L’appropriation de la lutte par le peuple tout entier, a sans nul doute donné une dimension nouvelle et changé d’échelle à notre combat qui ne demande qu’à être conclu.
 
Aujourd’hui, la cause du Togo est une cause mondialement entendue. Des comités de soutien au peuple togolais commencent par se constituer. Après le comité Sénégal soutien au peuple togolais (CSSPT) créé et animé par des citoyens sénégalais, il faudra s’attendre à un foisonnement de comités de soutien au peuple togolais partout sur le continent africain. Ne soyez donc pas surpris de voir très prochainement et dans plusieurs pays africains des manifestations organisées par les nationaux de ces pays frères pour exiger la libération totale du Togo. Le pouvoir bourgeois du Togo leur dira : Vous n’êtes pas togolais. Les manifestants répondront nous sommes africains. Aux amis de l’Afrique le pouvoir dira : Vous, vous n’êtes pas africains. Ils répondront : Nous défendons chez nous et partout dans le monde les mêmes valeurs pour lesquelles se battent les togolais aujourd’hui : liberté, démocratie, justice, y compris justice sociale. Non. Si le pouvoir pense que le mouvement en cours va s’arrêter pour un retour à la case départ, ils se trompent lamentablement. Le Togo d’aujourd’hui n’est pas le Togo d’hier. Les togolais d’aujourd’hui ne sont pas les togolais d’hier. La raison est toute simple : le monde d’aujourd’hui n’est pas le monde d’hier. Un mouvement sociopolitique qui secrète sa propre littérature comme compagnon a surement quelque chose de têtu. Un tel mouvement a toutes les chances pour non seulement durer dans le temps mais aussi de s’étendre dans l’espace. Tout se passe comme si l’évènement produisait par lui-même ses propres témoins ici, ailleurs et demain. La littérature orale et écrite sur la lutte héroïque du peuple togolais est née. Au cours de cette lutte, le peuple togolais a déjà reçu le soutien de l’artiste africain le plus engagé Tiken Jah FAKOLY, qui s’inscrit ainsi dans la longue tradition du reggae, celle qui consiste à se mettre du côté des opprimés. Pour leur part, les artistes togolais tous genres confondus rivalisent de créativité. Dans l’ensemble, toutes ces voix semblent dire au peuple togolais : « Don’t give up the fight ».
 
Nous sommes parfaitement conscients que la situation sur le terrain, notamment dans le centre et dans le nord du pays, vous n’êtes pas encore revenus de la brousse. Nous le savons. L’opinion nationale et internationale le sait. Vous vivez en brousse avec des blessés que vous ne pouvez conduire dans les centres de santé et encore quel centre de santé ? Nous le savons, l’opinion nationale et internationale le sait. Les villes et les villages sont assiégés par les militaires qui passent de localité en localité pour exhiber les photos de jeunes filles et garçons recherchés par l’armée. Leur faute, ils ou elles participent aux marches pacifiques de l’opposition. Nous le savons, l’opinion nationale et internationale est au courant. La psychose née des exactions des violences et le harcèlement permanent des militaires empêchent les populations de regagner leur domicile. Alors abandonner ? Non ! Pas en si bon chemin. Les morts seraient morts pour rien, les emprisonnés, les amputés l’auraient été pour rien. Les emprisonnés l’auraient été pour rien ? Tout ça pour rien ? Et puis, sommes-nous certains d’avoir la capacité de subir le pire qui nous attend si ce régime se maintenait ? Sachons que Dieu a toujours su donner au bon moment la réponse qu’il faut au pouvoir et ceux parmi les êtres humains qui se sont illustrés dans la banalisation de ce que lui-même en tant que créateur a déclaré sacré par essence et par excellence : la vie.
 
Alors peuple en luttes, tel le cyclique du président Thomas Sankara, tu dois maintenir l’élan face à la dictature qui te nie en tant qu’être humain pour enfin te nier physiquement. Sortez massivement les 7, 8, et 9 Novembre 2017 pour prouver à ce pouvoir sourd muet et aveugle qu’il n’y a pas plus fort qu’un peuple déterminé. Aujourd’hui, le monde entier est suffisamment informé de ce qui se joue au Togo. Ils ne peuvent tromper personne à partir du moment où vous avez réussi à faire braquer tout le projecteur du monde entier sur le Togo. En fin de stratégie, ils sont à bout. Manipulation des territoires, instrumentalisation de l’ethnie, de la chefferie, diabolisation de la religion, et tentative d’opposition des religions, recours aux milices etc. La dernière trouvaille est ce faux attentat djihadiste désamorcé par l’opinion. Ils auront tout essayé.
 
En vérité, dans notre démarche, trois choses les dérangent et les mettent en déroute total. Si nous maintenons ces trois choses, notre victoire est non seulement garantie mais très très proche. Et l’opposition l’a compris très tôt. Premièrement, l’unité d’action. Le RPT-UNIR n’a pas l’expérience de la gestion d’une opposition à plusieurs têtes, c’est pourquoi ils font tout pour isoler un parti auquel ils s’attaquent, auquel ils s’acharnent. Et ceci explique la fixation sur le PNP aujourd’hui qu’ils tentent de diaboliser. Deuxièmement, le nombre que vous êtes quand vous sortez pour les marches. Ce régime n’a jamais vu autant de monde à plusieurs endroits du territoire national et à l’extérieur du Togo. C’est la raison pour laquelle ils sont en train de couper le pays en deux, décréter un silence forcé sur la ville de Kara et transformer les villes de Mango, Bafilo et Sokodé en des villes assiégées. Troisièmement, et c’est ce qui les embête le plus : Le pacifisme « Assi gbalo » « Nouzi yém ». Nous avons commencé, vous le savez à récolter les fruits de la stratégie de la non-violence. Par la non-violence, ils sont contrariés car, leur terrain de prédilection est celui de la violence. C’est pourquoi, sur le terrain politique, l’armée prend la place du parti RPT-UNIR.
 
A l’opposition, nous l’avons compris et nous maintenons. Au-delà, on peut se demander pourquoi tous ces morts, tous ces blessés, tous ces emprisonnés, tous ces exilés, tous ces montages à dormir debout ? Tout ceci parce qu’une famille veut diriger un pays jusqu’à l’éternité. Tout ceci pour une seule famille ? Et même pour un seul homme ? Or, il est plus sage de sacrifier un individu pour un peuple que de sacrifier tout un peuple pour un seul individu. Au bord de la Comoé, la reine Pokou conduisant le peuple Baoulé nous a laissé une expérience que toute personne s’impliquant dans la résolution de la crise togolaise doit méditer. Encore qu’ici, il ne s’agit même pas de sacrifier Faure. Rappelons et ce n’est pas une façon pour nous de dénigrer la famille Gnassingbé, que le nom Gnassingbé Eyadema n’était pas connu du tout dans les années de l’indépendance. Puisqu’Eyadema, à en croire l’historien Atsoutsè Agbobli, arrive au Togo le 1er Septembre 1962, c’est-à-dire, 2 ans après la fin de la lutte pour l’indépendance du Togo.
 
Aujourd’hui, comment faire comprendre à plus forte raison faire accepter au togolais que cette famille puisse diriger notre pays pour l’éternité ? D’ailleurs, nous nous trouvons dans un contexte sous régional totalement différent où il y alternance à l’est, alternance à l’Ouest, et alternance au Nord. Rappelons qu’en 1963, personne ne pensait à un coup d’Etat. Mais dès que le premier a été commis au Togo, il a envahi toute l’Afrique. Aujourd’hui, contre la marche du monde, le même pays veut ouvrir le compteur de la monarchie. Dans ces conditions, il revient à toute l’Afrique de dire : Assez et stop à Faure, « Assi gbalo » « Nouzi yém »…
 
Je vous remercie
independant express
 

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