Recensement électoral unilatéral, Commission électorale nationale indépendante (CENI) aux ordres du régime et le découpage électoral biaisé ; voilà les sujet abordés ce matin par les responsables de la Coalition des 14 partis de l’opposition devant la presse dans un hôtel à Lomé.
Concernant le recensement, la Coalition des 14 a noté que c’est une parodie et une mascarade qu’organise le régime de Faure Gnassingbé dans le but de frauder les élections prochaines. Elle a relevé les dysfonctionnements observés au cours de l’opération et rappelle aux populations que ce recensement entrepris par la CENI controversée sera complètement repris, lorsque l’institution issue d’un consensus sera installée.
Les leaders de la Coalition des 14 ont également ressorti les pressions du régime sur les populations pour aller se faire recenser. Cependant, ils appellent les populations à ne pas céder aux menaces et intimidations, surtout ceux qui, après avoir entendu que le pouvoir leur offrirait des prêts à partir des nouvelles cartes d’électeurs, vont se faire enregistrer.
« Les gens sont en train d’organiser des choses frauduleuses, pourquoi vous ne les laisser pas faire ? Les Togolais doivent se libérer eux-mêmes. Ça pitié de voir certaines personnes aller se faire recenser », a regretté Me Paul Dodji Apevon, président des FDR, membre de la Coalition des 14.
Pour Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la Coalition, il y a eu des manœuvres de manipulation, d’intimidation et de menace à l’endroit des populations parmi lesquelles certains se voient obligés d’aller se faire enregistrer. Dans tous les cas, selon elle, le mot d’ordre de boycott aura une conséquence sur le processus conduit unilatéralement par l’actuelle CENI.
« Nous avons appelé les populations à ne pas participer au recensement. Ça veut dire que nous ne nous associons pas à ce recensement unilatéral, alors que tout le processus est censé être consensuel », a-t-elle indiqué, avant d’affirmer que le boycott a été suivi par les populations. Et d’ajouter : « S’il y a eu affluence par la suite, c’est parce qu’il y a eu des manœuvres pour manipuler ou faire peur aux populations. L’acte que posent ces populations en allant se faire enregistrer pour ne pas avoir de problème maintenant ou dans un avenir proche, n’a aucune valeur juridique. C’est un acte forcé. La conséquence inévitable, c’est que ce recensement ne peut être pris en compte. Je suis désolé pour monsieur Bawara ! Qu’il le veuille ou pas, cet acte de boycott aura des conséquences. 2018 n’est pas 2015, ni 2013, ni 2007. Aujourd’hui, le contexte a changé. Ce régime ne peut pas prétendre qu’au nom d’une certaine souveraineté, il est libre de faire ce qu’il veut ».
Dans les procédures de résolution des crises dans la sous-région, a-t-elle poursuivi, il y a des étapes qui sont souvent mises en place. C’est ce que la CEDEAO a fait avec la feuille de route qui trace la voie à suivre pour une sortie de crise au Togo. Et donc, le Togo ne fera pas exception dans ces procédures.
« Si on fait exception pour le Togo, on le fera pour un autre pays en crise. Si la CEDEAO faiblit ou si elle montre des signes de faiblesse, si elle ne reste pas ferme envers ce régime qui, étant de mauvaise foi ne veut pas respecter la feuille de route, alors elle met la sous-région en danger », a souligné Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson.
La Coalition des 14 réitère la suspension des activités de la CENI et demande un redécoupage électoral pour des élections apaisées. Elle renouvelle son appel au boycott pour le recensement dans la zone 2.
I.K
 
icilome
 

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