La présidentielle de 2020, c’est encore loin. Le processus électoral n’est pas près de s’ouvrir. Entre-temps même, le pouvoir compte organiser les élections locales ressassées depuis un moment. Mais 2020 est omniprésente dans les têtes et de grandes manœuvres sont déjà enclenchées aussi bien du côté du régime que de l’opposition. L’idée d’une candidature issue de la diaspora pour représenter toutes les forces vives engagées dans la lutte pour l’alternance fait son chemin. Mais le sale boulot effectué sur la toile par certains adeptes ou activistes de cette option risque de la plomber…

Tirs sur les acteurs sur le terrain

Ce sera la nième élection présidentielle sous Faure Gnassingbé, et donc la nième occasion d’alternance à la tête du pays. Mais 2020 se présente comme la dernière chance pour arracher cet idéal tant recherché par le peuple togolais sevré depuis 52 ans. Si elle est ratée, ce sera peut-être parti pour un autre cycle de cinquante ans de la dynastie Gnassingbé sur le trône. D’ailleurs Faure y est même déjà annoncé et même déjà gagnant.

Dans les rangs des forces engagées pour l’alternance, il urge de prendre le taureau par les cornes et peut-être d’innover face a la complexité de l’équation, vu que les options utilisées de vieille date se sont toujours révélées inefficaces. C’est ici que l’idée d’une candidature d’un élément de la diaspora devant représenter toutes les forces vives engagées pour l’alternance paraît une piste sérieuse. Même si autant que l’opposition au pays, la diaspora est minée par les mêmes maux, divisée sur des querelles de clochers et qu’il ne saurait recueillir l’assentiment de son entièreté, un nom est déjà cité, François Akila-Esso Boko. En attendant peut-être sa réaction officielle dans le sens d’une confirmation, cette probable candidature de l’ancien ministre de l’Administration territoriale risque d’être plombée par le zèle et la drôle de communication de certains activistes.

Dans les rangs des forces engagées pour l’alternance, il urge de prendre le taureau par les cornes et peut-être d’innover face a la complexité de l’équation, vu que les options utilisées de vieille date se sont toujours révélées inefficaces. C’est ici que l’idée d’une candidature d’un élément de la diaspora devant représenter toutes les forces vives engagées pour l’alternance paraît une piste sérieuse. Même si autant que l’opposition au pays, la diaspora est minée par les mêmes maux, divisée sur des querelles de clochers et qu’il ne saurait recueillir l’assentiment de son entièreté, un nom est déjà cité, François Akila-Esso Boko. En attendant peut-être sa réaction officielle dans le sens d’une confirmation, cette probable candidature de l’ancien ministre de l’Administration territoriale risque d’être plombée par le zèle et la drôle de communication de certains activistes.

Cette stratégie voit en effet ces activistes s’en prendre d’ores et déjà aux tenants de l’opposition ici, notamment Jean-Pierre Fabre. Dans les posts sur les réseaux sociaux, il est peint comme la cause du réchauffement climatique mondial, la source de l’immigration clandestine, bref le diable incarné ou le frein à l’alternance au Togo. Une stratégie très malsaine et maladroite qui s’est révélée contre productive de par le passé et risque d’avoir un effet boomerang.

Complémentarité et non antagonisme

La problématique est sensible, mais il est opportun de la poser. Les Togolais sont-ils matures politiquement pour sortir des paradigmes traditionnels et se fier à un «venu de France», un candidat de la diaspora? Certains citent l’exemple de Gilchrist Olympio. Il est dans une certaine mesure un produit de la diaspora, ayant passé le plus clair de son temps à l’extérieur et ne venant au Togo que sporadiquement, et le plus souvent lors des échéances électorales. Mais son avantage est qu’il a en fait bénéficié de l’aura de son père Sylvanus Olympio, père de l’independance. Mais quand il a flanché, il a eu droit à une haine à la mesure de la considération que les Togolais lui ont accordée. Bien d’autres produits de la diaspora ont tenté l’aventure, mais ils se sont cognés la tête contre le mur…

Il urge simplement de s’inscrire dans la dynamique de la capitalisation et de la complémentarité des forces, plutôt que de l’adversité. Tenter de vouloir naitre sur les cendres des acteurs sur le terrain, en les passant aux yeux de l’opinion comme les maux du Togo, ne saurait prospérer. Cette option risque d’être plutôt suicidaire et d’avoir un effet boomerang.

« Il y a des réflexes dont on ne saurait gager de la disparition. Le Togolais est réputé faire confiance à des hommes qu’il connaît suffisamment. Il n’a en tout cas pas prouvé pour l’instant qu’il a changé et est capable de faire confiance au premier venu, au « venu de France ». Je crois que la façon la plus intelligente pour cet éventuel candidat de la diaspora, s’il doit vraiment représenter toutes les forces de l’alternance, c’est de travailler en intelligence avec les acteurs politiques qui sont sur le terrain. Avec l’aide de ces derniers, il peut vite arriver à bon port. Il faut s’inscrire dans une logique de capitalisation des forces plutôt que dans l’antagonisme (…) », conseille un observateur averti, et d’ajouter : « Il existe certains clichés que seuls peuvent aider à sauter dans la tête du commun des citoyens ces acteurs présents sur le terrain. Avec leur onction, cet éventuel candidat de la diaspora pourra relever certains écueils. Toute démarche contraire serait contreproductive et suicidaire ».

Une candidature de la diaspora, nous le disions, est une option sérieuse capable de faire changer les choses. L’atout essentiel, c’est sans doute le carnet d’adresses de ce personnage. Le monde est globalisant aujourd’hui et ce sont forcément les relations qui font développer un pays. Mais il faudra s’y prendre avec doigté…

Tino Kossi

 
Source : Liberté No.2869 du 28 Février 2019
 

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