Un dépotoir en pleine ville de Lomé, Togo | Photo : Archives / Liberté


La loi n° 2008-005 portant loi-cadre sur l’environnement dans sa disposition pénale notamment le chapitre I prévoit la création d’une police de l’environnement dont la mission sera de rechercher et/ou de constater les infractions aux dispositions de la présente loi ou à celles de ses règlements d’application. Ces agents de police devraient donc aider le gouvernement à l’application de cette loi qui porte sur la gestion de l’environnement, surtout dans la lutte contre les sachets plastiques non biodégradables. Mais aussi contre tout ce qui pollue ou salit les rues. Mais depuis rien ou presque…
Les rues togolaises continuent d’être parsemés de sachets plastiques noires et de ‘’Pure water’’. Les égouts sont remplis de déchets de tous ordres. Et les responsables sont ces citoyens inconscients et insoucieux du danger que représentent ces sachets non biodégradables. Ajoutées à ces sachets, des ordures ménagères et eaux usées qui sont tres souvent jetées sur la voie publique dans nombre de quartiers de la capitale sans aucun état d’âme. En outre, la pollution de l’air est devenue une banalité dans certains quartiers de la capitale.
Conscient du danger environnemental que ces agissements représentent pour l’ensemble de la population togolaise et aussi pour respecter les engagements de l’agenda 21 ou action 21- plan adopté lors du Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro, en 1992 – le gouvernement togolais a eu pour projet de créer cette police qui serait une première pour le Togo. Mais malheureusement cette initiative que les défenseurs de l’environnement ont acclamée n’est toujours pas visible.
Feu vert à la pollution et……aux sachets noirs !
Aujourd’hui les artères de Lomé, notamment les quartiers populeux montrent combien les méfaits à l’environnement devraient préoccuper les autorités. Pourtant, depuis le 13 Janvier 2012, le gouvernement togolais a formellement interdit la production, l’exportation et la commercialisation des sachets plastiques non-biodégradables qui constituent l’essentielle de la pollution. Ceci dans la lignée des pays africains comme la Tanzanie, l’Ouganda, l’Afrique du Sud, le Kenya, le Rwanda, le Mali, la Mauritanie et même la Somalie qui ont farouchement déclaré la guerre à ces sacs plastiques. Malgré cette interdiction, les sacs plastiques non-biodégradables continuent d’être déversés dans les marchés au vu et su de tout le monde. Ceci, de telle manière que certains togolais ont oublié même que l’utilisation de ces sachets, est interdite.
Novissi, revendeuse ambulante de sachets plastiques, confie : « les sacs plastiques, les gens continuent d’en utiliser. Aujourd’hui rare sont les gens qui se souviennent encore de cette interdiction. De toutes les façons personne ne la respecte.»
Un détour dans la zone franche togolaise montre que là aussi rien n’est quasiment fait pour réduire la pollution de l’air. Conséquence, l’air dans cette zone reste difficilement respirable. Si certaines entreprises qui interviennent dans la production des sachets plastiques sont sonnées de faire leur bagages, il en reste beaucoup qui polluent l’environnement et ne sont aucunement inquiétées.
La police de l’environnement… un impératif
Vu l’ampleur que la pollution de l’environnement est en train de prendre à Lomé, il est impérieux de donner corps à cette police verte qui devrait, non seulement, concourir à la conscientisation des populations mais aussi rappeler les entreprises fautives à l’ordre. Cette Police Verte est sensée une fois mise en place « contrôler le respect de la loi et de rechercher les infractions ». Par ailleurs , appuyée par des personnels assermentés nommés à cet effet par le ministre chargé de l’environnement, les officiers et agents de police judiciaire ainsi que les personnes habilitées des administrations intéressées ou des collectivités territoriales, la police verte peut : « pénétrer dans les enceintes et les bâtiments des exploitations industrielles ou agricoles, les dépôts, les entrepôts, magasins et lieux de vente, y inspecter les installations, aménagements, ouvrages, machines, véhicules, appareils et produits, avoir accès aux livres de comptes et à tous documents relatifs au fonctionnement de l’exploitation ou de l’entreprise commerciale, opérer les prélèvements, mesures, relevés et analyses requis. »
Il y a quelques années, l’opération « Togo propre » a été lancée par le gouvernement togolais dans le cadre de la promotion des valeurs civiques sous le ministère de la communication des arts de la culture et de la formation civique mais elle reste sans grand succès. Il faut donc trouver d’autres alternatives. Et, une combinaison entre la répression et une bonne communication sur toute l’étendue du territoire national pourrait être une solution.
Miboussomékpo Koffi
Source : Fraternité No.272 du 06 juin 2018
 

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