LOME — Plusieurs milliers de personnes ont défilé mardi sans incident dans la capitale togolaise Lomé, entamant une nouvelle série de manifestations à l’approche des élections législatives.
Les organisateurs de la manifestation et les autorités avaient convenu du parcours avant que la marche ne débute pour éviter une intervention policière. Depuis le mois d’août, plusieurs marches similaires ont été dispersées violemment par la police.
Deux autres marches sont prévues mercredi et jeudi, organisées par le collectif « Sauvons le Togo », un regroupement de mouvements politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile de cette nation de l’ouest africain qui compte quelque 6 millions de ressortissants. Le collectif réclame le départ du président Faure Gnassingbé ainsi que l’abrogation de réformes électorales récentes.
L’ex-Premier ministre Agbéyomé Kodjo, un homme clé de l’opposition, a indiqué que le collectif avait rencontré une délégation gouvernementale dans la soirée de lundi, afin de s’accorder sur l’itinéraire de la manifestation.
« Nous n’avons jamais prévu de provoquer (les autorités) », a-t-il expliqué à l’AFP. « Au sein de Sauvons le Togo, nous avons toujours été responsables. A l’occasion d’une rencontre, hier soir tard, des officiels du gouvernement ont fait valoir certains arguments. Nous avons finalement décidé d’accepter la proposition d’itinéraire faite par le gouvernement. »
Les manifestants ont scandé des slogans contre le gouvernement et ont défilé pacifiquement dans les rues de Lomé, en présence d’agents de sécurité.
« Cette manifestation est une démonstration de force. Le pays est mal gouverné. Faure doit quitter le pouvoir. Nous sommes prêts à négocier son départ, car nous voulons une transition pacifique », a estimé l’un des membres de la coalition, Pedro Amuzu.
Les élections législatives sont prévues en octobre, mais elles seront probablement retardées, la date n’ayant pas encore été arrêtée et les préparatifs avançant lentement.
Le gouvernement a interdit toute manifestation dans les lieux à forte activité commerciale de la capitale, invoquant des risques pour la sécurité publique et le maintien de l’ordre. L’opposition affirme qu’il s’agit d’étouffer les critiques à l’encontre du régime.
Le Togo a été dirigé d’une main de fer par le général Gnassingbé Eyadéma de 1967 à sa mort en 2005. Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbe lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis 2010 des élections présidentielles dont les résultats ont été contestés par l’opposition.
AFP