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«…Votre pays change, il avance, il progresse. Nous voulons l’accompagner. Il faut plus de présence française, plus d’échanges, plus de coopération », dixit Manuel Valls en prélude à son passage à Lomé. Comme pour dire, aucun développement n’est possible au Togo, sans la présence de la France ? Cependant a-t-on encore besoin d’accompagner quelqu’un qui avance déjà bien ?
 
Quand ils ne se rassasient plus des fonds extorqués à des pays francophones d’Afrique subsaharienne en guise de «dette coloniale», quand le brexit commence à leur peser lourd la tête, les émissaires français fusent de partout dans leurs ex-colonies tantôt déguisés en défenseur des droits de l’homme et de la démocratie, tantôt experts en accompagnement au prétendu développement, pour prétendre donner des leçons.
 
Selon le quotidien national Togo presse, la France titille parmi les principaux fournisseurs du Togo avec 570,7 millions d’euros d’exportations en 2015, alors que le Togo n’aurait expédié en France qu’un volume de valeur de 9,3 millions d’euros.
 
Point n’est besoin d’être diplômé de Harvard pour noter à quel point cet échange est déséquilibré. Et on se demande qui entre la France et le Togo aide l’autre à se développer.
 
Notons qu’en Août 2006, le France fut l’un des acteurs clés ayant fait aboutir l’Accord Politique Global (APG) prescrivant les réformes constitutionnelles et institutionnelles, de même que la mise en œuvre du processus de décentralisation, avec à la clé les élections locales et municipales.
 
10 ans après, Faure Gnassingbé et ses collaborateurs au sein du système UNIR, arguent avoir mis en oeuvre tous les point contenus dans l’APG, alors que rien des réformes politiques et institutionnelles n’est effectif. Ce qui crée un climat sociopolitique très tendu dans le pays. Et c’est ce Togo qui « avance et progresse », selon M. Valls.
 
Incendies des grands marchés de Lomé et de Kara, arrestations et emprisonnements capricieux, sans oublier les scandales financiers ignominieux qui pèse sur le climat des affaires au Togo, aucun de ces sujets n’a brûlé les lèvres du Premier ministre français. Tout porte à croire qu’il n’a pas voulu se « mêler » des casseroles que traînent les dirigeants togolais.
 
Mais à peine le nez dehors au pays de John Mahama, Manuel Valls retrouve sa machine à mesurer la démocratie. « Le Ghana a été pendant très longtemps, un modèle de paix ; de démocratie », a-t-il lâché à Accra ce matin chez nos confrères de RFI.
 
L’Afrique étant « le continent de l’avenir », il faut savoir caresser chaque pays dans le sens du poil, pour s’emparer des pitances des pauvres populations Africaines pour que se pérennise la « Puissance légendaire de la France ». Certains chefs d’Etat africains demeurent peut-être des «pantins», mais les peuples y voient clair, même si les réactions manquent encore.
 
« Vous manipulez nos pantins de présidents avec pour objectifs de confisquer notre croissance pour empêcher (en réalité annihiler) votre déclin qui n’est qu’une question de temps », dénonçait un jeune togolais dimanche sur son blog.
 
A. Lemou
 
source : icilome
 

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