Des milliers de manifestants demandant le départ du président Faure Gnassingbé sont à nouveau descendus dans les rues de Lomé ce mercredi, à l’appel de l’opposition qui a prévu trois jours de manifestations jusqu’à jeudi. L’opposition réclame toujours les réformes constitutionnelles et le départ du chef de l’Etat. Aujourd’hui, le mouvement concernait l’ensemble du territoire. Une troisième et dernière journée de manifestations est prévue jeudi.
 
Encore du monde à Lomé aujourd’hui, et quelques manifestations dans d’autres villes comme à Aného [lire ci-dessous] au sud-est ou à Tchamba au nord. Les slogans sont toujours les mêmes : « Faure, dégage », « 50 ans ça suffit », « le Togo n’est pas une monarchie ». Selon plusieurs sources, ces différentes manifestations se sont déroulées dans le calme.
 
A Sokodé, le fief de l’opposant Tikpi Atchadam, il n’y a pas eu en revanche de manifestation ce mercredi. Mardi, des militaires lourdement armés avaient empêché les militants de l’opposition de se rassembler et aujourd’hui chacun reste chez soi, comme le raconte un habitant : « on ne voit que des militaires dans les rues, ils quadrillent la ville, c’est une ambiance de ville morte. »
 
Un défenseur des droits de l’homme parle d’une trentaine de blessés L’un d’eux a reçu une balle dans la jambe. Amnesty International a pu rencontrer ce mercredi 6 blessés à l’hôpital et une dizaine qui sont soignés à la maison, tous ont subi des bastonnades.
 
Dans un communiqué conjoint, l’Union européenne, les Nations unies et les ambassades de France, des Etats-Unis et d’Allemagne déclarent accueillir positivement les mesures d’apaisement annoncées par le gouvernement tout en appelant « les manifestants à témoigner de leurs convictions par des moyens pacifiques». Les délégations encouragent toutes les parties à reprendre le dialogue pour sortir de la crise.
 
Aného manifeste pour la première fois depuis le 19 août
 
Une nouveauté, la ville d’Aného à 45 km à l’est de la capitale, a manifesté pour la première fois et dans le calme.
 
Aného, ville située à quelques kilomètres de la frontière de la République du Bénin, est restée imperturbable depuis le 19 août, date des premières manifestations de contestation. Aného et ses habitants n’ont pas oublié les bastonnades et les humiliations de 2005, des faits qui ont imposé la peur et depuis toutes les velléités de contestation sont restées en veilleuse.
 
Contre toute attente, les populations sont sorties ce mercredi et pour une fois, selon le député Patrick Lawson de l’Alliance nationale pour le changement, c’était un coup de maître. « Cette manifestation a eu lieu parce que la jeunesse qui est là l’a souhaitée, l’a sollicitée. Ce n’est pas la coalition qui a voulu qu’il y ait une manifestation à Aného aujourd’hui. C’est le fait d’avoir constaté définitivement que la profondeur de la crise est très importante. Et je dis que pour un coup d’essai, ça a été un coup de maître ».
 
Les préoccupations sont les mêmes comme à Lomé ou dans les autres villes du pays, retour à la constitution de 1992, vote de la diaspora ou encore déverrouillage des institutions du pays. Et dans cette ville prise en étau entre le lac et la mer, pas loin d’une frontière, les bras actifs ne vivent que du système D, et pour manifester, ce jour la tension était palpable.
 
source : RFI
 

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