major_kouloum


A première vue, on aurait pensé que le tristement célèbre Major Kouloum Bilizim N’ma – la seule évocation de son nom donne des frissons aux populations d’Atakpamé – va à une réunion de son parti UNIR ou à un meeting politique. Son accoutrement s’y prête bien. Major Kouloum ici dans un costume d’apparat griffé UNIR. Sauf que la manifestation où il a été aperçu n’a rien de politique. C’était aux obsèques de l’évêque émérite du diocèse d’Atakpamé, Mgr Julien Mawulé Kouto vendredi à Atakpamé.
 
Cérémonie funéraire à laquelle avaient participé Faure Gnassingbé mais aussi diverses personnalités du monde politique et religieux. Pour pareille circonstance, les convenances voudraient qu’on porte des tenues adaptées. Le noir est le symbole du deuil. D’ailleurs toutes les personnalités présentes à ces obsèques étaient en costume noir. A l’exception de Major Kouloum qui n’a trouvé mieux que de s’habiller aux couleurs son parti.
 
La garde-robe de l’ex-major de la Gendarmerie, accesseur de la famille Gnassingbé était-elle si dégarnie pour que l’homme débarque aux funérailles de l’illustre disparu dans les couleurs d’UNIR, sous le regard médusé de l’assistance? On sait que Major Kouloum Bilizim N’ma aime son parti, il en est fier et ne s’en cache pas. Soit ! Mais que vient chercher UNIR aux obsèques d’un évêque ? Difficile de comprendre.
 
On le sait, la flatterie servile et l’excès de zèle sont l’ADN du système Rpt/Unir. Dans un système tyrannique comme celui du Togo, les zélateurs récoltent tout : les promotions, les privilèges. Des ministres nommés en fonction de leur fidélité à un clan ou à un cercle mafieux ou des cadres couronnés selon leur degré de servitude et d’obséquiosité, ils sont légion. Major Kouloum le sait bien. Et comme il a appris que Faure Gnassingbé serait présent aux obsèques, l’occasion était donc rêvée pour manifester son zèle, histoire de se rappeler à la mémoire de qui on sait. Seulement voilà, l’occasion ne s’y prêtait guère. En voulant jouer au « mazin-mazin », Major Kouloum s’est plutôt ridiculisé. Il était l’objet de curiosité à ces obsèques pour son habillement assez fantasque.
 
Petite piqûre de rappel. Pour ceux qui ne connaissent pas Major Kouloum, cet ancien troufion avait été nommément cité dans le rapport de l’ONU dans les massacres des populations en 2005. Plus de 500 Togolais avaient été tués pour permettre à Faure Gnassingbé de remplacer au trône son père qui venait de décéder. Dans son rapport, l’ONU avait accusé le Major Kouloum Bilizim N’ma et ses milices d’être responsables de graves et massives violations des droits de l’homme dans la région d’Atakpamé.
 
Certains ont même parlé de crime contre l’humanité. Mais l’homme et ses milices n’ont jamais été inquiétés. Ils ont plutôt bénéficié de la protection du régime de Faure Gnassingbé. Au Togo, tous ceux qui ont été reconnus coupables d’actes graves ne sont nullement inquiétés ; à contrario, ils sont promus. C’est fort de l’impunité dont il jouit, qu’il avait pensé qu’il pouvait impressionner Faure Gnassingbé, dans l’espoir qu’on lui trouve une place dans le gouvernement Klassou. Mais c’est raté !
 
Source : [30/06/2015] / 27avril.com
 

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