António Guterres

Lettre au Secrétaire Général Des Nations-Unies, António Guterres

Monsieur le Secrétaire Général,

Qu’il me soit permis de vous interpeller en ce moment même où vous êtes en visite en Afrique sur l’attitude attentiste des Nations Unies à propos des drames qui se jouent sur le continent noir depuis des décennies.

Aussi voudrais-je vous interpeller sur la situation politique qui a cours en République togolaise depuis bientôt 60 ans, situation que les Nations Unies, sans savoir pourquoi, se refuse de traiter avec le sérieux qui sied dans de pareilles circonstances.

Monsieur le Secrétaire Général,

Qu’il me soit également permis de vous faire un bref historique sur la situation sociopolitique togolaise afin de vous situer sur l’objet de mon interpellation à vous adresser dans cette tribune.

Vous voudrez bien comprendre qu’à la suite de la première guerre mondiale de 1914, le Togo, colonie allemande a été occupé à l’ouest par les troupes anglaises, soit près de 34 milles kilomètres carrés et à l’Est par les troupes françaises, soit, un peu plus de 56 milles kilomètres carrés. Ces deux Togo ont été confié à la SDN (Société des Nations), l’ancêtre des Nations Unies qui à son tour, les a confié sous forme de tutelle à l’Angleterre et la France. Par la suite, le Ghana qui se préparait à accéder à son indépendance, a initié un référendum biaisé qui lui a permis d’adjoindre la partie ouest du Togo au territoire ghanéen.

La partie Est, administrée par la France n’est devenue indépendante qu’après le référendum du 27 avril 1958, organisé et supervisé par les Nations Unies qui ont repris en main le dossier du Togo à la disparition de la SDN.

Monsieur le Secrétaire Général,

Une fois cette élection terminée tout démontre que les Nations Unies se sont lavées les mains dans tout ce qui concerne le Togo. En exemples, en 1963 et le 13 janvier, le jeune Togo indépendant, fut endeuillé par l’assassinat du premier Président Sylvanus OLYMPIO par un quarteron de démobilisés de l’armée française parmi lesquels un certain Étienne ÉYADÉMA, et ceci, dans l’inaction la plus absolue des Nations Unies.

En 1967 et le même 13 janvier, Étienne ÉYADÉMA fit un autre coup d’État qui renverse Nicolas GRUNITZKY que la junte de démobilisés de l’armée française a imposé à la tête de l’État.

Le 14 avril 1967, par une révolution de palais, le même Étienne ÉYADÉMA, s’empare du pouvoir après avoir éjecté Kléber DADJO, et la réaction de l’ONU a été des plus attentiste.

C’est bien à partir de cet instant, que le peuple togolais est rentré dans l’errance politique avec les régimes d’exception qui s’en sont suivis avec leurs lots de souffrances pour les Togolaises et les Togolais.

Monsieur le Secrétaire Général,

Les chocs indélébiles qui marquent le peuple togolais sont, d’une part, en dehors des nombreuses atteintes aux droits de l’homme perpétrées sous Étienne ÉYADÉMA devenu GNASSINGBÉ Éyadéma, la prise du pouvoir par le fils de celui-ci en violation de la constitution du pays et d’autre part, par l’assassinat de plus mille personnes à la suite d’une parodie d’élection présidentielle le 24 avril 2005, tout ceci sans une réaction énergique des Nations Unies.

Plus, ce qui devient incompréhensible et qui frise la complicité, c’est que les Nations Unies via son émissaire M. Doudou DIÈNE ont mené une enquête qui a conclue qu’à la suite de la présidentielle de 2005 400 à 500 togolais et togolaises sont tués et puis, depuis, rien. 17 ans déjà, les Nations Unies ont fait une omerta sur ce dossier alors que les auteurs ont été identifiés et qui sont dans les arcanes du régime qui depuis 1963 continu de régenter le Togo comme une propriété familiale sans que cela n’émeut qui que ce soit, surtout pas les Nations Unies

Monsieur le Secrétaire Général,

Les malheurs du Togo se comptent par milliers et ce, dans le silence ou l’inaction des Nations Unies qui, depuis 1945, ont pour missions de garantir la paix et le développement du monde.

Qu’il vous souvienne monsieur le Secrétaire Général, qu’en République Togolaise, on tue les citoyens pour un oui ou un non. Plus dramatique, on fauche dans la fleur de l’âge, des enfants de 10 et 12 ans. On brûle des marchés pour imputer ces crimes odieux à l’opposition aux fins de la réduire. On embastille sans autres formes de procès ceux qui osent avoir d’autres opinions que celles du pouvoir en place. Le sport favori du régime qui tient d’une main de fer le pays, est la manipulation des résultats des élections pour se maintenir au pouvoir contre le gré des populations. Le peuple tout entier et les travailleurs en particuliers, sont dans un total dénuement parce que les richesses de notre pays sont pillées ou accaparées par une minorité selon le chef de l’État Faure GNASSINGBÉ.

Je voudrais qu’il vous plaise de nous dire, à nous Togolais, ce que nous avons fait aux Nations Unies pour mériter un tel mépris de leur part sans aucune comparaison ? Je voudrais vous demander comment nous autres Togolais allons continuer par avoir confiance en une organisation comme la vôtre qui se tait sur les déviances démocratiques graves qui sont exercées sur le Togo par ceux qui se sont imposés à lui? Dites aux Togolais s’il vous plait que vous n’êtes pas au courant de ce que je viens d’énumérer plus haut

Monsieur le Secrétaire Général,

La CEDEAO, l’UA, l’UE, et autres ont choisi le camp du régime qui nous oppresse au détriment du Togo laissé à son triste sort. L’ONU aussi joue le même jeu et démontre au peuple togolais qu’elle n’est lâ que pour apporter soutien au plus fort.

Jugez en par vous-mêmes ce qui se passe au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Lorsque les peuples n’en peuvent plus, ils s’adonnent aux voies peu orthodoxes qui loin de régler les problèmes deviennent des goulots d’étranglement qui font enfin courir les décideurs du monde qui naguère, ont joué aux malins en se taisant sur les injustices criardes des potentats qui sont aux commandes des États africains.

Puisse le Togo ne pas arriver à ces douloureuses extrémités parce que les Nations Unies déroulent le tapis rouge sous les pieds de gens qui maintiennent le peuple togolais dans un esclavage honteux en ce 21 siècle

Monsieur le Secrétaire Général,

Merci à vous pour votre aimable attention. Puissiez-vous comprendre que les togolaises et les Togolais trouveront à coup sûr la voie pour se donner leur liberté d’antant avec les Nations Unies ou seuls avec la bénédiction de Dieu tout puissant, celui qui a fait le ciel et la terre et tout ce qui s’y trouve.

Puisse vos services vous transmettre cette tribune d’un citoyen du monde qui ne cherche que la paix pour son pays.

Francis Pédro AMUZUN le 2 mai 2022.

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