Pour le gouvernement togolais, le dialogue dont le Ghana a accepté d’assurer la médiation est celui qu’il a convoqué. Cette conception est différente de la vision de l’opposition, laquelle n’aurait fait que répondre par courtoisie à l’invitation d’un chef d’Etat étranger qui veut aider à résoudre la crise politique. Le premier écueil des discussions pourrait venir de cette divergence d’approches. Faure Gnassingbé avait déjà pendant les dernières semaines signifié son refus de voir la communauté sous-régionale s’ingérer dans la crise. Il serait favorable à un dialogue direct entre Togolais…
 
La façon dont la facilitation ghanéenne va circonscrire les discussions prouvera sa capacité à conduire à bien les échanges. Dans un premier temps l’étude qu’elle fera des préalables de l’opposition sera déterminante. Ensuite sa capacité à se détacher des orientations que le régime veut imprimer aux discussions. Le président Nana Akuffo-Addo reconnu pour ses qualités de diplomate devra prouver ce talent en évitant de se laisser instrumentaliser par un pouvoir qui a plus d’un tour dans son sac.
 
Il est évident qu’à la moindre incartade, l’opposition serait amenée à récuser le médiateur ghanéen. Elle serait aussi tentée de faire appel – comme elle le fit en 1999 – à un collège de facilitateurs ; une façon de garantir l’équidistance de la médiation vis-à-vis des protagonistes.
 
Somme toute, les discussions politiques qui vont peut-être commencer, plutôt que de marquer un dénouement à la crise politique ne constituent qu’une étape. On comprendra vite comment les parties adverses elles-mêmes cerneront les enjeux et les propositions qu’elles vont formuler pour mettre fin à cette « exception togolaise ».
 
Dany AYIDA
 

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