Une salle de cours à Semanoukopé, Togo | Photo : DR


Le gouvernement Klassou II est dépourvu de portefeuille dédié exclusivement aux enseignements primaire et secondaire, plutôt rattaché à la Primature. Une situation mal appréciée par les enseignants qui ont levé le ton. En voie de nomination, l’on se demande si ce ministre pourra-t-il, lui, trouver la panacée aux problèmes proie des enseignants.

Deux en un

L’équipe gouvernementale actuelle, la deuxième sous l’ère Selom Komi Klassou compte 25 portefeuilles. Si l’on se réjoui tout de même de l’apparition d’un ministre qui s’attèlera à la promotion de la consommation, d’une part, et d’un autre qui veillera à la Protection de l’environnement, il y a, par contre, un point sur lequel elle reste décriée. La disparition du gouvernement actuel, du ministère en charge des enseignements primaire et secondaire, finalement rattaché à la primature. Donc aux bons soins du chef du gouvernement.

Bientôt un ministre plein

Très vite, les enseignants sont montés au créneau pour dénoncer ce qui, à leurs yeux, paraît être de l’injustice dont est victime le secteur de l’éducation. Et de menacer en grève si la situation n’est pas rétablie. Puis qu’estiment t-ils, c’est un secteur très stratégique qui, expliquent les enseignants, a besoin d’une véritable marge de manœuvre dans l’exécution de sa feuille de route. Surtout au regard des multiples et incessantes crises qu’il traverse depuis 2013 et qui, malgré quelques avancées notables enregistrées ces dernières années, reste néanmoins loin d’être à l’abri d’éventuels soubresauts. En réponse à ce cri de détresse des professionnels de l’enseignement, le ministre de la Fonction Publique et Porte-parole du gouvernement a rencontré ces derniers à qui il a promis la nomination, très prochaine, d’un ministre qui sera leur répondant.

Si cette promesse de Gilbert Bawara est accueillie avec gaité par les enseignants et une bonne majorité d’observateurs, elle suscite, par contre, des interrogations auprès de certains observateurs qui n’en voient vraiment pas l’originalité.

La solution à un secteur devenu fragile

En effet, depuis 2013, le secteur de l’éducation est littéralement exposé à des grèves à répétition, non sans conséquences sur le parcours des apprenants dont certains y ont laissé leur vie. De réunions de crise sur réunions de crise, gouvernement et syndicats d’enseignants se sont finalement accordé sur le statut particulier de l’enseignant. Un document juridique qui, malgré le retard connu dans son adoption, est parvenu à calmer les ardeurs, même si les défis demeurent grands en termes d’amélioration des conditions de vie et de travail des enseignants.

Qu’à cela ne tienne, l’on ne devrait pas perdre de vue, toute la complexité ayant entouré le travail de Komi Tchakpele qui a finalement perdu la main dans ce dossier, en faveur de Gilbert Bawara, comme principal répondant des enseignants, avec l’appui constant et remarquable du chef de gouvernement dont le cabinet a accueilli certaines réunions entre le gouvernement et les syndicats des enseignants. Ceci explique donc la légèreté des pouvoirs concédés aux ministres qui ne disposent très souvent pas de grandes marges de manœuvre. La preuve en est donc que c’est Komi Klassou qui, lui aussi, sur instructions du Président de la République, a su dénouer la crise. Ce qui a donc permis une rentrée scolaire 2018-2019 apaisée, contrairement aux trois années scolaires précédentes connues très mouvementées, et ce, du premier au dernier jour de l’année scolaire.

Peut-être le ministre sera magicien

C’est donc, eu égard de ce qui précède, que certains observateurs y voient dans le rattachement du ministère des enseignements primaire et secondaire à la Primature, une démarche administrativement plus brève. Ce qui faciliterait mieux, l’interaction entre les enseignants et le gouvernement piloté depuis la primature. Auquel cas, l’on se demande de quel baguette magique disposera le prochain ministre pour réussir là où tous ces prédécesseurs n’ont été que l’ombre d’eux-mêmes. Sans nul doute, un ministre magicien, mieux, providentiel qui viendra délivrer le secteur de l’éducation de ses sempiternelles crises.

 
Source : Fraternité No.303 du 20 février 2019
 

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