Un parent du nom de Kpanda Ousmane, résident à Bafilo, a écrit une lettre ouverte aux enseignants, dans cette crise qui secoue le monde éducatif.

Kpanda Ousmane

Parent d’élèves à Bafilo

Togo

Chers Enseignants,

C’est avec regret et consternation que plusieurs parents d’élèves et l’ensemble des Togolais observent les difficultés que vous affrontez tous les jours dans l’exercice du votre fonction.

Pour ma part, je suis profondément sidéré du manque total de respect et de considération dont vous êtes victimes de la part des gouvernements successifs au Togo. C’est bien regrettable que les bâtisseurs ou mieux les formateurs des citoyens de demain soient vilipendés ou pire exposés à la misère ambiante dans l’accomplissement de cette noble tâche.

Je suis au regret de vous avouer que, tout comme moi, certains togolais restent presque insensibles à vos cris de détresse qui sont souvent ignorés par les autorités compétentes.

Ailleurs, les syndicats et regroupements surtout d’enseignants constituent une force redoutable que les instances politiques n’aimeraient pas avoir à leur trousse. Ils sont considérés et traités avec délicatesse afin d’éviter leur courroux. Si au Togo, vous subissez ces sorts que vous subissez, cela justifierait l’adage populaire selon lequel comme on fait son lit, on s’y couche. Cela traduit aussi votre ignorance totale de la force populaire que votre métier vous confère. C’est cette ignorance qui vous conduit très souvent à troquer votre pouvoir contre les considérations politiques d’un pouvoir qui vous rafale et qui promets de lancer des missiles sur vous si vos osez réclamer de meilleures conditions de travail.

Cette complexité de votre situation impose certaines interrogations :

A quoi rimeraient ces perpétuelles réclamations et négociations avec les gouvernements successifs qui vous ont toujours roulé dans la farine ?

Comment comprendre que malgré que ce pouvoir politique régentant le Togo n’ait aucune considération pour vous et que vous êtes ses éternels soutiens ou mieux béquilles défendant vigoureusement ses intérêts frauduleux lors des élections ?

Comment comprendre que c’est encore vous qui êtes brimés, ignorés et négligés par ce régime qui opèrent pour son compte dans les CELI et bureaux de votes, encourageant les bourges d’urnes ou pire encore renversant systématiquement les résultats des dépouillements au profit de votre oppresseur ?

Comment concevoir qu’au lieu de lutter pour le changement de ce régime afin d’avoir des dirigeants qui reconnaitront la légitimité de vos revendications, vous continuez par soutenir celui qui vous brime et au même moment vous criez au secours ?

Comment voulez-vous que les populations vous soutiennent vraiment quand tout le monde sait que vos mouvements sont toujours minés par des traitres qui s’y trouvent et qui marchandent vos stratégies d’actions avant même que vous n’arriviez à la table de négociation, fragilisant ainsi vos forces face aux dirigeants incompétents qui ouvertement se moquent de vos syndicats et regroupements ?

Chers valeureux enseignants, il est temps de faire appel à vos facultés d’enseignant ou mieux d’intellectuel afin de comprendre que ce régime n’a plus rien à offrir aux togolais à part une peur entretenue par des rafales et des missiles et surtout les roulades continuelles dans la farine.

Togolais, viens ; bâtissons la cité.

Bafilo, le 8 mars, 2022.

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