Après la mascarade électorale du 20 mars 2016, l’autocrate congolais, Denis Sassou Nguesso a prêté serment samedi devant sa Cour Constitutionnelle qui l’a investi pour un nouveau mandat de 5 ans à la tête de son pays.
 
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Une cérémonie d’investiture qui intervient dans un contexte particulièrement douloureux et éprouvant pour le peuple congolais, notamment les populations du Pool dans le sud du pays qui sont quotidiennement bombardées et les opposants confinés à leur domicile.
 
«Existe-t-il de véritables rusés dont on ne remarque pas les ruses ? » (Jiang Zilong)
 
Le tyran avait misé sur la présence d’un casting de VIP pour conférer à ce happening haut-de-gamme un lustre indéniable. Il est vrai que quelques chefs d’Etat ont fait le déplacement de Brazzaville, mais plusieurs autres ont boudé le cérémonial. Parmi ceux qui lui ont posé un lapin, se trouve son filleul Faure Gnassingbé qui lui a pourtant assuré sa présence effective à la cérémonie. En tout cas, c’est ce qu’avait laissé entendre le ministre congolais des Affaires Etrangères, Jean Claude Gakosso au sortir d’un entretien avec Faure Gnassingbé, jeudi à Lomé.
 
« L’investiture du nouveau président congolais aura lieu samedi prochain, dans deux jours. A cette occasion, il tient ardemment à avoir à ses côtés ses meilleurs amis, ses vrais frères au nombre desquels le président Faure Gnassingbé qui a accepté l’invitation », avait confié l’officiel congolais. Bien qu’il ait donné sa parole, Faure Gnassingbé s’est fait représenter par le Premier ministre Komi Selom Klassou.
 
Qu’est-ce qui s’est passé pour que le filleul boude son parrain ? Aurait-il éprouvé une gêne subite à s’afficher aux côtés de son pair et ami congolais ? En tout cas, l’attitude de Faure Gnassingbé risque de ne pas trop plaire à Denis Sassou Nguesso. Tout le monde peut boycotter cette cérémonie, mais pas lui.
 
Les deux chefs d’Etat, faut-il le rappeler, sont très liés. Le numéro 1 togolais a effectué plusieurs voyages officiels et officieux au Congo-Brazzaville, le plus souvent à Oyo, le village natal du président congolais. C’est d’ailleurs au cours de l’un de ces voyages prisés au Congo que son hôte, le grand maître Sassou l’aurait même initié à la franc-maçonnerie.
 
L’axe Lomé-Brazzaville étant très renforcé, Denis Sassou Nguesso n’hésite pas à venir lui aussi à Lomé. La dernière visite du dictateur congolais au Togo remonte au 23 novembre 2015. Il était venu requérir le soutien de Faure Gnassingbé après avoir fait déclencher des concerts de réprobations et de condamnations à la suite du tripatouillage de la constitution congolaise devant lui permettre de se représenter à vie au pouvoir.
 
L’élection présidentielle du 20 mars 2016 a été fortement contestée autant par l’opposition congolaise que par la communauté internationale. Les Etats-Unis, l’Union Européenne, le Canada, etc. ont dénoncé une mascarade électorale. C’est dans cette situation d’isolement qu’il avait une fois encore besoin de l’appui de Faure Gnassingbé. Comme le dit l’adage, « c’est dans les moments difficiles qu’on reconnaît ses vrais amis ». En clair, quand on est en proie à des difficultés, la réaction des amis atteste de la valeur de leur amitié. Mais Denis Sassou Nguesso ne pourra pas compter cette fois-ci sur le soutien de Faure Gnassingbé qui lui a fait faux bond.
 
En homme très rusé, le jeune président togolais peut après coup quémander une visite au Congo, histoire de se faire pardonner par son parrain…
 
Source : Médard Amétépé, Liberté
 

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