La Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR), chargée de faire la lumière sur la  lumière sur les actes de violences à caractère politique commis entre 1958 et 2005 et d’étudier les modalités d’apaisement des victimes, a reçu environ 18.571 dépositions, a annoncé mercredi lors d’une conférence de presse Mgr Nicodème Barrigah, le président de ladite commission.
 
Cette conférence de presse avait pour thème: « Agenda de la CVJR, bilan des dépositions et enjeux des phases opérationnelles à venir ».
 
« Nous avons enregistré en tout 18.571 dépositions. Et lorsque l’on sait  que globalement, les dépositions vont de 7.000 à 20.000, on peut estimer que nous avons réussi cette première phase de notre mission. Mais l’appréciation, elle est un peu mitigée en ce sens que nous avons vu que certaines régions ont enregistré beaucoup plus de dépositions que d’autres », a déclaré Mgr Barrigah.
Selon lui, cette situation serait sûrement liée à des campagnes de sensibilisations menées par certaines associations sur le terrain.
 
La ville d’Atakpamé a battu le record avec 4.396 dépositions contre 3.915 pour Kara (nord), 3.205 pour Dapaong et 2.677 pour  Sokodé. Viennent ensuite Lomé commune avec 1.527 dépositions, Kpalimé avec 1.115, Aného avec 904 et 832  à Tsévié.
 
« Nous avons dépouillé pour le moment 4.000 dépositions sur les 18.571. Les tendances nous font croire qu’il y aura plus ou moins 90% et seulement 1% des dépositions faites par les auteurs présumés », a-t-il Mgr Barrigah.
 
« Par rapport au contenu des dépositions, il nous a été donné de constater qu’une bonne partie des témoignages recueillis portent sur les évènements de la répression des populations pendant la période de l’indépendance, les violences autour de la période de démocratisation du Togo, l’affaire des lagunes de Lomé, les affrontements et exactions subies par les populations après l’élection présidentielles de 2005, les déplacements de populations en particulier celles du nord vers le sud du pays et les problèmes lies à faune », a-t-il révélé.
 
Après le dépouillement, la CVJR va procéder à la constitution d’une base de données dont la gestion automatisée est sous protocole sécurisé et permettra non seulement de centraliser toutes les données, mais aussi d’avoir de nombreuses perspectives dans l’analyse des données.
 
« La phase d’enquête après le dépouillement sera conduite par une équipe juridisciplinaire d’experts qui, après procédera à des audiences publiques ou à huis clos pour les cas les plus emblématiques et après nous ferons des propositions de mesures à prendre au gouvernement pour la réparation des préjudices subis par les victimes et des recommandations portant sur le sort à réserver aux auteurs des violations des droits de l’homme les plus graves », a précisé le prélat.
 
Rappelons que les dépositions permettront de faire un « état des lieux des violences électorales et des violations des droits de l’homme et en même temps « favoriser le soulagement et la libération des victimes et des auteurs présumés de leurs angoisses et traumatismes ».
 
La CVJR a été installée en mai 2009 en vue de faire la lumière sur les actes de violences à caractère politique commis entre 1958 et 2005 et d’étudier les modalités d’apaisement des victimes.
 
Le Togo a été secoué par une série de violences, notamment lors des scrutins présidentiels.
 
Nicolas KOFFIGAN
 
source: Savoir News

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