Abbas Bonfoh

Annoncée depuis l’avènement de Faure Gnassingbé au pouvoir en 2005, la dissolution du RPT achoppe sur des difficultés. Autant que le parti, des personnalités craignent pour leurs postes et privilèges. Parmi elles, le président de l’Assemblée nationale qui devra céder son fauteuil à une personnalité de l’UFC.
La perspective d’une dissolution du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), doit faire mordre les doigts au président de l’Assemblée nationale. Abass Bonfoh avait en violation des dispositions des règlements intérieurs, refusé aux députés de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), de former un groupe parlementaire comme le prévoit l’article 24 des règlements intérieurs de l’institution. La demande des députés membres restés fidèles à Jean-Pierre Fabre à suite à la scission de l’Union des Forces de Changement (UFC), avait été rejetée par Abass Bonfoh.
A présent, avec la perspective de la dissolution du RPT, la question se pose à nouveau. Comme leurs collègues de l’ANC, les députés du RPT deviendront des non inscrits en cas de dissolution du parti. Ce qui devrait les priver de la présidence de l’Assemblée nationale qu’occupe Abass Bonfoh au profit de l’UFC, de même que la présidence des commissions parlementaires. Aux termes des règlements intérieurs de la représentation nationale, la composition de son bureau ainsi que la présidence des commissions doit refléter la configuration de l’Assemblée. Les groupes parlementaires constituent la première mesure de la configuration de l’Assemblée nationale.
Selon certaines indiscrétions, cette situation est l’une des raisons qui obligent Faure Gnassingbé à tergiverser dans sa résolution de voir disparaître le parti. « C’est clair, si le parti venait à être dissout, il perdra la présidence de l’Assemblée au profit de l’UFC qui dispose en nombre, du second plus important groupe parlementaire », explique un juriste proche du parti au pouvoir. Selon la même source cette dissolution aura de nombreuses conséquences comme, la délégation du patrimoine du parti. « A qui doit revenir les biens du RPT dissout ? » Telle est également la seconde interrogation qui se pose étant donné que la dissolution est loin d’emporter l’adhésion « des anciens ».
Si Abass Bonfoh semble sur le point d’être rattrapé par certains de ses faits d’armes, l’équation de la dissolution du RPT au profit de ses amis est loin d’être résolue pour Faure Gnassingbé. Ce, d’autant que de source proche de l’ANC, on évoque un ferme refus essuyé par un ministre de Faure Gnassingbé qui tentait la semaine dernière de persuader un avocat, député et membre de l’UFC, les députés ANC réintègre à nouveau leur demande de constitution d’un groupe parlementaire.
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