Les vents ne seraient pas favorables à dame Tomegah-Dogbè ces temps-ci. La ministre du Développement à la Base ne serait pas en odeur de sainteté auprès de la population de son Badougbé natal. Après ses fameux dons d’ambulances en tricycles qui continuent de susciter le courroux dans le Vo sa préfecture d’origine, dans son village certains annoncent déjà qu’ils ne lui accorderont plus leur voix lors des prochaines élections législatives.
A Badougbé, une fronde se prépare contre la ministre-député Tomegah-Dogbè. Certains l’attendent de pied ferme. Ils se disent qu’ils ne se laisseront plus berner par ses nombreuses promesses électorales à l’approche des législatives. L’accueil s’annonce mouvementé lors des joutes électorales à venir pour celle qui bat le record de longévité dans le gouvernement.
Les populations ont le sentiment d’avoir élu en 2013 une député invisible à l’assemblée. Et c’est pour cela que, selon les sources, elles lui en veulent et lui reprochent son absence à l’hémicycle. La colère vient du fait que ses électeurs ne l’ont jamais vue à l’assemblée nationale dans son manteau de députée. Ce qui, à en croire les informations, alimente des remous dans ce village lacustre. Aussi ne supportent-ils pas qu’en lieu et place de leur représentante, ils ne voient que son suppléant à l’assemblée. Les frondeurs digèrent mal le rôle du suppléant. Ils veulent voir celle à qui ils ont délégué leurs pouvoirs, défendre leurs droits à l’Assemblée nationale et non pas par l’intermédiaire d’un autre. Non seulement ils dénoncent son absence à l’hémicycle 5 ans durant, mais aussi les promesses démagogiques de dame Tomegah-Dogbè.
La ministre la plus influente du gouvernement Klassou et qui a connu différents Premiers ministres est sous le feu des critiques, même dans son fief. Sa méthode est en train de s’effondre ainsi comme un château de cartes. C’est le déclin d’un système qui s’annonce pour celle qui, dit-on, n’est pas en réalité proche du « bas peuple » de Badougbé. En effet selon des indiscrétions, Tomegah-Dogbè ne s’entoure que d’un groupe de privilégiés qui négligent les aspirations du village, mais descendent à l’approche de chaque élection pour draguer les populations au profit de leur parti UNIR. Cette fois-ci, la ministre du Développement à la Base et ses collabos auront du mal à séduire la population très déterminée à ne plus se faire rouler dans la farine par leurs éternelles promesses.
Le cas des suppléants qui commence à fatiguer du côté de Badougbé est un signal fort envoyé au pouvoir en place. D’autant plus que dame Tomegah-Dogbè est un maillon non négligeable dans le système UNIR. Nombreux sont les députés du parti qui ne sont jamais apparus à l’Assemblée nationale. Leurs suppléants font l’essentiel des travaux à leurs places. Cette forme de députation qui a pignon sur rue, est en réalité un parapluie pour se protéger contre d’éventuelles poursuites judiciaires. Beaucoup s’abritent derrière l’immunité parlementaire pour couvrir leurs forfaitures. Ce faisant, ils enlèvent à la fonction du député sa substance. Et on voit comment beaucoup de députés arrivés à l’Assemblée, pensent plus à leurs honoraires et avantages plutôt qu’aux préoccupations de leurs peuples. C’est un marchandage qui se fait sur le dos des populations à qui on promet monts et merveilles lors des campagnes électorales.
Le ton qui monte à Badougbé est un mauvais augure chez les potentiels candidats UNIR. Le semblant de quiétude qu’affiche le régime cache bien de choses. Et c’est souvent le cas à l’approche de chaque élection législative. En interne, le parti UNIR fait souvent face à des divergences qui s’apparentent à la nuit des longs couteaux durant laquelle les courants s’affrontent. C’était le cas en 2013. Le parti voulait opérer une réforme pour séduire les partenaires économiques du Togo. Et il a été décidé de jouer la carte de parité en positionnant autant de femmes que d’hommes.
Mais très vite, une guerre de tranchées a été ouverte. D’un côté, il y a ceux qui étaient favorables à la réforme et de l’autre ceux qui manœuvraient dans l’ombre pour faire échouer l’initiative. Finalement, la réforme avait cédé à une réformette puisque le parti UNIR n’a présenté qu’une poignée de femmes. Aujourd’hui encore, et alors que la CENI s’active dans sa course solitaire pour organiser les législatives, on annonce des bisbilles au sein du parti au pouvoir. Cette fois, les conservateurs, pour la plupart des vieux, s’opposent à la cure de jouvence que le parti veut s’offrir. Wait and see.
Source : L’Alternative