En ce jour du 9 mai 2022 en pleine guerre avec l´Ukraine, la Russie célèbre la victoire de l´URSS du 9 mai 1945 sur l´Allemagne nazie par le défilé militaire avec la démonstration de force et de dissuasion nucluaire, et qui sera très scruté par les grandes puissances occidentales qui soutiennent l´Ukraine sans pour autant oser attaquer la Russie pour défendre l´Ukraine. En ce même jour du 9 mai 2022, nous, Togolais et Togolaises, nous devrons nous souvenir de ce qui s´est passé au Togo britannique le 9 mai 1956 avec le rattachement d´une partie de notre territoire à la Côte-de-l´Or par le biais d´un référendum.

Aujourd´hui est le 66è anniversaire. Patriote pour la cause et les intérêts de notre pays, je partage la douleur et la souffrance de mes frères et soeurs qui à partir de cette date, sont devenus des citoyens ghanéens contre leur gré mais réclament encore aujourd´hui sans violence, l´indépendance de leur territoire car dans leur âme et esprit, ils se sentent plutôt Togolais et non Ghanéens. Pour nous, le 9 mai est une date pleine de tristesse et de douleur à ne jamais oublier. Mais, un jour, cette tristesse et douleur prendont fin si c´est la volonté de Dieu, et  ils redeviendront Togolais. Cette terre ne sera plus aussi une terre ghanéenne mais une terre togolaise. Ils se sentiront à la maison, parmi nous au Togo.

Ce jour-là, encore lointain mais certain, arrivera et sera un jour que nous célébrerons ensemble pour notre réunification. Telle sera ma mission en tant qu´homme politique pour la cause de notre pays.

Ironie du sort, c´est cette même URSS représentée par Monsieur TSARAPKINE, qui a plaidé avec force en faveur de l´unification du Togo français et britannique le 3 mars 1954 à la 507è séance du Conseil de tutelle en dénonçant la planification cachée du rattachement du Togo britannique à la Côte-de-l´Or avec un long plaidoyer que je reproduis ici intégralement, mot à mot. Monisieur TSARAPKINE (Union des républiques socialistes soviétíques) déclare que : ” depuis le moment où les Nations Unies ont été saisies en 1947 de la question de l´unification du Togo, les deux Autorités administrantes ont soulevé des difficultés parce qu´elles n´ont ni le désir ni l´intention de favoriser l´unification des deux territoires sous tutelle. Néanmoins, les  demandes de la vaste majorité de la population autochtone sont devenues si pressantes que, malgré l´opposition des Puissances coloniales, le Conseil de tutelle a reconnu dans sa résolution 14 (II), que la majorité des habitants du Togo et le peuple éwé étaient partisans de l´unification. Par la suite, les Missions de visite de 1949 et de 1952 ont attiré l´attention du Conseil sur l´ampleur extraordinaire que prend le mouvement en faveur de l´unification et sur le fait que la demande d´unification est un problème pratique très réel auquel il faut d´urgence apporter une solution; le Conseil a repris cette opinion dans la résolution 643 (XI). De son côté, l´Assemblée générale, dans sa résolution 652 (VII), a constaté que la majorité de la population des deux Territoires sous tutelle aspire manifestement à l´unification des deux Togos et a recommandé un certain nombre de mesures pour favoriser cette unification et en particulier l´établissement d´un conseil mixte.

Avant de prendre une décision, le Conseil de tutelle et l´Assemblée générale avaient eu soin d´étudier minutieusement la situation dans les deux Togos, d´entendre les représentants des Autorités administrantes et de la population autochtone, d´envoyer des missions de visite sur place et d´examiner de nombreuses pétitions en faveur de l´unification et de l´indépendance. Les deux Autorités chargées de l´administration, tout en donnant apparemment leur appui à ces décisions, ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour rendre impossible leur application.

On trouve une preuve frappante de l´attitude du Gouvernement du Royaume-Uni dans le “document hautement confidentiel“ (T/PET.6/L.11) dont un des pétionnaires a parlé devant la Quatrième Commission, lors de la huitième session  de l´Assemblée. Les Gouvernements du Royaume-Uni et de la Côte-de-l´Or ont décliné toute responsabilité pour ce document, mais il est curieux de constater que l´Autorité administrante a méthodiquement appliqué le plan d´action qui y figure. L´objectif de ce plan est d´empêcher l´unification du Togo et de faciliter du Togo sous administration britannique par la Côte-de-l´Or. Il prévoit une série de mesures destinées à préparer l´opinion publique dans le Territoire sous tutelle et à induire en erreur l´Organisation des Nations Unies en ce qui concerne les aspirations de la population : le Conseil de tutelle doit être soumis à un “feu roulant” de pétitions, et des représentants convenablement choisis du Convention People´s Party doivent ensuite se présenter devant le Conseil. Or, c´est exactement ce qui se passe. Cette campagne a pour but d´engager les Nations Unies à donner leur accord à l´intégration du Territoire sous tutelle à la colonie de la Côte-de-l´Or et à mettre fin à l´Accord de tutelle, ce qui soustrairait le Togo sous adminstration britannique au régime international de tutelle. Un processus analogue se déroule au Togo sous adminstration française, où le Gouvernement français fait tous ses efforts pour intégrer le Territoire sous tutelle à l´Union française. Si ces efforts étaient couronnés de succès, le Togo serait définitivement coupé en deux et tout le régime de tutelle disparaitrait.

Le régime international de tutelle, qui fait l´objet du Chapitre XII de la Charte, a pour but d´amener les populations de Territoires sous tutelle vers la capacité à s´administrer elles-mêmes ou l´indépendance. Il est évident que le régime de tutelle ne doit pas durer indéfinitivement, mais en revanche, il ne doit pas cesser avant que les objectifs du Chapitre XII n´aient été atteints. La tutelle finira ipso facto dès que les Territoires sous tutelle seront devenus autonomes ou indépendants. Si après cela, les populations des Territoires intéressés décident de s´associer avec un autre État ou un groupe d´Etats – la Côte-de-l´Or ou l´Union française par exemple – elles auront parfaitement le droit de le faire puisqu´elles constitueraient des États souverains. Le peuple du Togo est cependant très loin d´être souverain et indépendant. Permettre au Togo d´être démembré et absorbé par les colonies voisines consitituent une violation intolérable du régime international de tutelle.

Le Conseil a reçu communication d´un certain nombre de pétitions dont les auteurs protestaient contre l´intégration à la Côte-de-l´Or et à l´Union française. Dans le document T/PET.6/L.8  par exemple, les pétionnaires affirment que le Gouvernement de la Côte-de-l´Or se sert des membres de l´Assemblée législative et des fonctionnaires pour obtenir l´intégration du Territoire sous tutelle et mettre en oeuvre le plan défini dans le “doncument hautement confidentiel“. Les chefs des partis poltiques et la population du Territoire sous tutelle protestent énergiquement contre ces procédés et demandent à l´Organisation des Nations Unies d´empêcher ce qu´ils considèrent comme une catastrophe. Une autre pétition (T/PET.6 et 7/L.30)  présente une plainte analogue et demande instamment que le Conseil mixte soit reconstitué. D´autres pétitions, telles que celles qui figurent dans les documents T/PET.6/325 et T/PET.6/326 et Add.1, donnent des exemples de la façon dont les Autorités administrantes persécutent et briment les partis politiques et les chefs de partis autochtones qui demandent l´unification, alors qu´elles accordent des dons et des faveurs à ceux qui sont prêts à abandonner la cause de l´unification et de l´indépendance et à réclamer l´intégration.

La situation générale est claire. Les unions adminstratives, dont le nom est euphémisme, constituent, comme la délégation de l´Union soviétique l´a toujours affirmé, un moyen de réaliser l´annexion d´un territoire sous tutelle après l´autre pour les intégrer dans le régime colonial. Ainsi, tout le régime de tutelle disparaîtra peu à peu.

Les Gouvernements de la France et du Royaume-Uni n´ont absolument pas mis en oeuvre les résolutions 750 A (VIII) et 750 B (VIII) que l´Assemblée générale a adoptées en ce qui concerne la question de l´unification du Togo. Ils font tout ce qu´ils peuvent pour empêcher la reconstitution du Conseil mixte et ils n´ont rien fait pour réorganiser le système électoral et satisfaire la population qui demande l´unification. Les Autorités administrantes ont parlé de prétendues dfficiles existant dans le Territoire sous tutelle; ces difficultés sont de purs produits de l´imagination.

On a toujours considéré le Togo comme une unité territoiriale distincte habitée par certaines tribus, mais on essaie maintenant de convaincre le Conseil qu´il n´y a pas de Togo et que c´est une invention artificielle qui n´existe que sur papier. C´est peut-être malheureusement vrai. Le Togo sous adminstration britannique a bien pu perdre ce caractère d´unité territoriale par suite de son intégration à la Côte-de-l´Or, comme le Togo sous adminstration française a pu le perdre en s´intégrant à l´Union française. C´est là une question que devra examiner la prochaine Mission de visite.

La première mesure qui s´impose pour mettre en oeuvre les résolutions de l´Assemblée générale et répondre aux aspirations évidentes de la population qui demande l´unification, c´est de rétablir le Conseil mixte au moyen d´élections démocratiques. S un conseil mixte véritablement représentatif était rétabli, il pourrait donner au Conseil de tutelle des renseignements précieux sur les désirs des populations des deux Territoires sous tutelle. De plus, une telle mesure renforcerait le prestige de l´Organisation des Nations Unies et l´autorité du régime international de tutelle. On s´est trop souvent désintéressé des résolutions adoptées par le Conseil et par l´Assemblée générale.

La population du Royaume-Uni tendant à ajourner jusqu´à la prochaine session du Conseil l´examen de la question de l´unification ne se justifie pas. Il est franchement absurde de prétendre que le Togo sous administration britannique peut obtenir plus facilement son indépendance et son autonomie dans une association avec la colonie de la Côte-de-l´Or que dans le cadre du régime international de tutelle.

De toute évidence, le Gouvernement du Royaume-Uni espère que les prétendues réformes constitutionnelles prévues pour la Côte-de-l´Or et le Territoire sous tutelle – et pour lesquelles d´ailleurs ni le Conseil, ni l´Assemblée générale qui se trouvera ainsi placé devant un fait accompli. La délégation de l´Union soviétique s´opposera donc à la propostion du Royaume-Uni “.

Ici s´achève la position du représentant de l´URSS au Conseil de tutelle en faveur du Togo et son unification. Tout Togolais digne, sincère et patriote, qui aime son pays ne peut que se montrer très reconnaissant envers la Russie en lisant cet article et l´intégratlité de la position de l´URSS sur la question de l´unification des deux Togos.

Même en voyant la  nationalité des quatre membres de la Mission de visite en 1955, envoyés dans ces deux Territoires sous tutelle pour connaître ce que souhaitent les populations, ça ne laisse aucun doute quant à l´issue de ce référendum en faveur du rattachement du Togo britannique à la Côte-de-l´Or.

– Le président de Mission :  Monsieur S. K. Banerji, un Indien.  L´Inde a des liens historiques de colonie avec le Royaume-Uni, donc un lien d´influence existe entre l´Inde et le Royaume-Uni.

– Monsieur J. M. McMillan, un Australien. L´Australie aussi a des liens historiques de colonie avec le Royaume-Uni.

 – Monsieur Robert R. Robbins, un Américain. Les Etats-Unis aussi ont un lien historique avec le Royaune-Uni.

Les trois membres de la mission ont une langue commune qui est l´anglais.

– Monsieur Sarah Eddine Tarazi, un Syrien. C´est lui seul dont le pays est arabe et c´est lui seul aussi qui s´est opposé à l´idée d´un référendum en 1956 car selon lui, le fait que le Togo ait été intégré dans la Côte-de-l´Or presque pendant 40 ans avant l´organisation de ce référendum, cela aura beaucoup d´infleunce sur les résultats. Pour cela il a préconisé que ce territoire sous tutelle soit sorti d´abord de la la tutelle britannique et devenu autonome pendant 5 ans avant l´organisation de ce référendum. Mais comme ils sont quatre membres et que les trois autres ont une position différente, il est obligé de s´aligner sur leur position qui manifestement, est en faveur de ce que souhaitent Kwame Nkrumah et le Gouvernement du Royaume-Uni, à savoir, le rattachement du Togo britannique à la Côte-de-l´Or.

Les questions qui ont été recommandées pour le référendum par la Mission de visite au Conseil de tutelle étaient proches des propositions faites par le parti de Kwame Nkrumah, Convention People´s Party aux membres de Mission lors de leur visite dans ce Territoire en 1955.

 Les questions proposées par les partisans de Kwame Nkrumah à la Mission de visite pour le référendum sont les suivantes:

1)  Voulez-vous l´union du Togo britannique à une Côte-de-l´Or indépendante?

2)  Voulez-vous l´union du Togo britannique à un Togo français qui continuerait à être administré par la France?

Celles proposées par les partisans de l´unification à la Mission de visite sont simples et claires mais ne sont pas retenues:

1)  Voulez-vous le rattachement à la Côte-de-l´Or?

2)  Voulez-vous l´unification du Togo britannique et du Togo français ?

Celles recommandées par les quatre membres de la Mission de visite au Conseil de tutelle, à leur  retour à New York et qui sont retenues, sont semblables à celles proposées par les partisans de  Kwame Nkrumah pour le rattachement du Togo britannique à la Côte-de-l´Or.

1) Voulez-vous que le Togo sous adminstration britannique soit rattaché à une Côte-de-l´Or indépendante?

2)  Voulez-vous que le Togo sous administrationn britannique soit séparé de la Côte-de-l´Or et continue à rester soumis au régime de la tutelle en attendant que son avenir politique puisse être définitivement fixé?

Chaque Togolais ou Togolaise peut se faire une idée de ce plébiscite et mener son propre jugement sur la manière dont il a été organisé. Vous avez les éléments de jugement.

Je ne vous cache pas le mien. Ça ne varie pas et ça ne variera jamais. Ceux qui me lisent, connaissent ma position sur la question.

Ensemble pour UNSER Land. Ensemble pour NOTRE Pays. UNSER Land nous appelle tous à l´Unité.

 Dr. Christian Spieker

Président de UNSER Land en création

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