Le coup de fil de Faure Gnassingbé à Alassane Ouattara qui scelle tout
 
Loïc Le Froch Prigent entendu et inculpé hier par la justice
 
Loïk Le Floch-Prigent, le Français cité dans l’affaire dite d’escroquerie internationale est au Togo depuis le samedi, 15 septembre 2012, suite à son interpellation par la police ivoirienne et à son extradition au Togo en exécution, a-t-on dit, d’un mandat d’arrêt international émis contre lui par la justice togolaise et d’une coopération dite « de police à police ». Mais ce que nombreux ne savent pas, c’est que c’est un coup de fil émis in extrémis par Faure Gnassingbé à son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara, qui a scellé le sort de l’ex-PDG de Elf.
 
L’axe Abidjan-Lomé se porte à merveille. L’interpellation et l’extradition de Loïk Le Floch-Prigent sont la dernière illustration en date de ce fait. En effet, à en croire la Lettre du Continent, elles s’inscriraient dans le cadre des échanges de bons procédés entre Alassane Dramane Ouattara, le nouvel homme à craindre en Afrique de l’Ouest, pour ses dérives dictatoriales et Faure Gnassingbé, son allié de première heure.
 
Selon ce journal électronique, c’est un coup de fil du président Faure Gnassingbé à son homologue Alassane Ouattara, qui a tout accéléré. « Les autorités togolaises s’y sont prises à la dernière minute pour passer à l’action. Au moment d’être menotté, LLFP venait de séjourner une dizaine de jours en toute tranquillité dans la capitale économique ivoirienne. Il a été interpellé à l’aéroport international d’Abidjan, en salle d’embarquement, au moment de prendre le vol Air France à destination de Paris. Il a donc passé tous les points de contrôle en amont sans être inquiété. Preuve de la précipitation : l’opération a été supervisée par le ministre de l’intérieur, Hamed Bakayoko, qui assistait à ce moment à un vernissage à la Galerie Cécile Fakhoury et a dû sortir des lieux pour donner ses ordres. Emmené par les hommes de Lanzeni Touré, commissaire de l’aéroport, au poste de police situé dans l’enceinte militaire, LLFP a pu recevoir la visite des services consulaires de l’ambassade de France en Côte d’Ivoire (lire le texte ci-dessous) ».
 
Selon certaines explications, c’est l’interview accordée par l’ex-PDG du groupe pétrolier français Elf et dans laquelle il se défendait en affirmant : « aucune plainte n’a été déposée contre moi au Togo » et que ce sont ses anciens collaborateurs des différentes entreprises qu’il a eu à gérer par le passé, à qui il fait appel pour des missions, qui ont donné leur avis sur l’offshore togolais. Il a aussi fait état de ses relations avec le Chef de l’Etat : « Moi les relations que j’avais avec le Togo, c’était avec le Chef de l’Etat et le ministre chargé du pétrole pour regarder la situation des blocs au Togo que j’ai regardé avec mes collaborateurs comme j’ai regardé au Bénin ». Et surtout déclaré qu’il lui semblait que « Faure Gnassingbé a tenu compte de cet avis pour faire en sorte que cet offshore togolais soit regardé par l’entreprise italienne l’ENI » (lire l’interview). Serait-ce ces propos de l’ex-patron du groupe pétrolier Elf qui ont mis le feu aux poudres ?
 
En attendant d’y voir un peu plus clair, il y a une chose sur laquelle s’accordent tous les esprits : l’interpellation de Loïk Le Floch-Prigent et son extradition vers le Togo se sont faites dans des conditions fort controversées. Tout comme d’ailleurs tout ce qui se fait dans ce dossier depuis l’arrestation de Sow Bertin Agba le principal accusé et celle de l’ex-ministre togolais de l’Administration territoriale et que les avocats de ce dernier ont dénoncé dimanche dernier, lors de leur première sortie médiatique. L’interpelé a été longuement entendu hier par le Juge Bitassa, Doyen des Juges d’Instruction . Il a été inculpé à l’issue de son audition qui se poursuivra aujourd’hui.
 
Affaire à suivre.
 
Magnanus FREEMAN
 
liberte-togo.com