Deux mois après sa disparition, les causes réelles du décès du directeur de publication (DP) de votre journal Chronique de la Semaine, Dominique ALIZIOU, restent toujours un véritable mystère insondable pour sa famille et ses proches. Il a été déclaré atteint et mort de Coronavirus par les médecins traitants relayés par le gouvernement, mais le film de ses dix derniers jours sur la Terre de nos aïeux suscite, à ce jour, des interrogations et des doutes sur la véracité de son bulletin médical de décès.
Rentré de Belgique le lundi 16 mars 2020 après une mission de deux semaines, avec un malaise respiratoire et un rhume ordinaire (Tous ceux qui l’ont côtoyé savent qu’il traine souvent une rhinite), feu Dominique ALIZIOU a été soumis, à sa descente d’avion à l’aéroport international Gnassingbé Eyadema de Lomé, à la prise de température instituée dans le cadre de la lutte contre la propagation du COVID19. Ce test s’est révélé normal, lui donnant ainsi la possibilité de rentrer chez lui pour se mettre en quarantainependant 14 jours.
Du diagnostic au décès
Pour venir à bout de son rhume qui l’affaiblissait au fil des jours, le DP de Chronique de la Semaine s’était rendu, accompagné de son épouse, le vendredi 20 mars 2020, au centre de santé de Lomé (WetriviKondji) auprès de son médecin pour se faire traiter. Il avait aussi subi des examens médicaux, y compris celui de COVID-19. Après ce traitement, il avait regagné son domicile le même jour. C’est dans la journée du dimanche 22 mars 2020qu’il reçut un coup de fil de l’équipe médicale affectée à la prise en charge des malades COVID-19, lui annonçant qu’il était testé positif au coronavirus, cette pandémie qui frappe le monde entier. On lui annonça qu’il devrait être conduit au CHR Lomé Commune où sont convoyés les cas positifs et actifs de COVID-19. Malgré son hésitation à accepter cette proposition, puisque sa santé s’améliorait déjà, Dominique fut rassuré d’une meilleure prise en charge par la cellule médicale mise sur pied par le gouvernement. C’est dans cette confiance qu’il accepta la proposition.
A l’heure convenue, des agents de santé allèrent le chercher à son domicile pour le conduire à l’hôpital de Kégué tard dans la nuit de ce dimanche. Selon les informations recueillies de plusieurs sources, du dimanche 22 au mercredi 25 mars, Dominique n’avait pas reçu de soin. Une thèse confirmée par le Prof IHOU Watèba dans une émission le même mercredi 25 mars sur la TVT. En effet, répondant à une question sur le protocole de soin utilisé au Togo, le Prof IHOU Watèba, invité de l’émission, avait expliqué que le Comité de gestion de la riposte à la pandémie au COVID-19 venait de recevoir seulement 20 boites d’Hydroxyde de Chloroquine. « Ces boites seront uniquement utilisées pour des cas critiques. Les cas critiques, nous en avons trois dont le journaliste », avait-il précisé.
Les soins ont véritablement commencé le mercredi alors que Dominique avait des difficultés respiratoires. Selon nos sources au sein de l’hôpital, il était arrivé au CHR-LC au moment où le comité de gestion de la riposte était à ses débuts et dans le balbutiement du protocole à adopter, le tout doublé d’un manque cruel de matériels et équipements de soins appropriés. Après son admission depuis le 22 mars à l’hôpital, c’était le jeudi 26 mars 2020 que l’information fut propagée par les réseaux sociaux. La suite, on la connait, les choses sont allées très vite. Ce jeudi, veille de son décès, la santé du DP ne présentait pas un état particulièrement critique, à en croire la famille. Il avait même supervisé jusque tard dans la nuit, depuis son lit d’hôpital, les travaux de bouclage de la parution n° 560 de son journal. Ce même jeudi, sa femme lui avait rendu visite dans la journée et n’avait pas remarqué de signes de quelqu’un qui allait être déclaré mort en moins de 24 heures. Pourtant, le vendredi 27 mars, contre toute attente, ce fut sur les réseaux sociaux que la famille découvrit, à travers des postings d’images insupportables et dénués de tout respect de la dignité humaine, que le directeur de Chronique avait fait une crise et qu’il était agonisant. Aux environs de 15 heures, il n’avait pas résisté à la rechute et rendit l’âme.
Contrairement aux informations publiées sur les réseaux sociaux, selon lesquelles Dominique aurait été enterré dans des conditions inhumaines ou faisant croire que ce seraient certains confrères qui auraient pris des dispositions pour une sépulture digne, la famille indique que Dominique ALIZIOU a été bien enterré au cimetière de Bé Kpota, certes nuitamment, mais en présence de cinq membres de sa famille dans un cercueil fourni par la Mairie via les services du CHR-LC. Dominique Essodina ALIZIOU n’était pas immortel, il pouvait mourir à tout moment, en tout lieu, de toute maladie ou de toute autre cause. « La maladie à Coronavirus qui aurait emporté Dominique ALIZIOU, est-elle différente de celle des autres victimes de par le monde ? ». C’est la question que tout le monde, du moins sa famille et ses proches se posent.
L’hypothèse d’une conspiration
De son retour de mission de Belgique jusqu’à son transfert au CHR-LC, Dominique ALIZIOU avait passé une semaine (du 16 au 22 mars) avec sa famille et reçu plusieurs visites de parents, amis et confrères journalistes. A ces diverses occasions, il avait serré la main à ses visiteurs qui ont passé de longues heures de causerie, partagé un repas ou pris un pot avec lui sans précautions particulières de protection. Dès l’annonce du résultat de son test au COVID-19, toutes les personnes contacts s’étaient aussitôt mises en isolement chez elles. Jusqu’à ce jour, aucune d’entre elles ne présente de symptômes liés à la maladie. Son médecin qui était le premier à lui administrer des soins sans aucune mesure particulière de protection contre la maladie à Coronavirus, se porte trèsbien et continue de mener sans souci ses activités quotidiennes.
Le plus étonnant, c’est que celui qu’on a déclaré mort du contagieux COVID19, a vécu pendant sept jours, du 16 au 22 mars, avec six membres de sa famille dont ses trois enfants auxquels il a fait des câlins, et surtout son épouse avec laquelle il a partagé le même lit pendant toute cette période. Par ailleurs, il a touché les mêmes poignets des portes, les télécommandes, utilisé les mêmes toilettes que sa femme et partagé beaucoup d’autres choses encore avec toute sa famille. Pourtant les tests au COVID-19 effectués sur tous les six (6) contacts directs après quatorze (14) jours de son décès sont négatifs. Pour plus d’assurance, tout ce monde a subi un nouveau test après le 28ème jour, soit 14 jours après le premier test. Les résultats sont toujours négatifs. Pour avoir le cœur net, un test supplémentaire a été fait quelques jours après le deuxième et les résultats se sont encore une fois révélés négatifs. Par ailleurs, Dominique ALIZIOU avait effectué une mission officielle avec des confrères et d’autres personnes. Le mystère est que personne n’a manifesté, à ce jour, la maladie à Coronavirus.
En marge des objectifs de la mission, Dominique avait rencontré un grand nombre de personnalités de la diaspora togolaise aussi bien en Allemagne qu’en Belgique où il avait d’ailleurs passé quelques jours en famille avec son cousin, la femme de celui-ci et leurs enfants. Jusqu’au moment où nous écrivons cet article, aucun signe de cette pandémie n’est enregistré chez ce beau monde. Comment cela peut-il être possible quand on sait que cette maladie est HAUTEMENT CONTAGIEUSE? Nous avons appris, de sources hospitalières que le jeudi 26 mars, veille sa mort, après les premiers soins, un test de contrôle au COVID-19 fut fait à ALIZIOU Dominique et se révéla négatif. La question alors est de savoir comment un seul jour de soin peut suffire à éliminer le virus ? Ou encore, comment le premier test a-t-il été fait pour conclure à un résultat positif ? Selon nos sources, un autre test était prévu pour le samedi 28 mars et si ce test était négatif, Dominique aurait été libéré pour lui permettre de poursuivre les soins spécifiques à l’insuffisance respiratoire. Malheureusement, le compte à rebours s’arrêtera le vendredi 27 mars 2020.
A l’annonce de son décès, aucun membre de la famille n’a été officiellement informé par les services de santé du CHR-LC. C’est par les réseaux sociaux que la famille a appris la nouvelle. Comment comprendre que personne n’ait pensé à saisir la famille alors que celle-ci était toujours en contact avec le corps soignant ? A l’annonce du décès, les cinq (5) membres de la famille qui se sont présentés à l’hôpital aux environs de 21 heures, ont souhaité voir le corps avant le départ pour le cimetière. Ce qui fut accepté dans un premier temps avec la condition que ce soit une seule personne qui s’habille en combinaison de protection pour voir le corps et au besoin faire des photos pour permettre à la famille de faire le deuil après.
Mais quelques minutes après, ce fut unvolteface : il est demandé aux représentants de la famille de plutôt se pointer à l’entrée sud du CHR-LC (vers la route qui mène à l’Assemblée Nationale) où l’ambulance transportant le corps devrait marquer un arrêt pour leur permettre de voir la dépouille. Sous le choc, la famille accéda quand même à cette nouvelle condition, l’essentiel pour elle étant d’arriver à faire ses adieux à son fils. Mais contre toute attente, l’ambulance longea la clôture du CHR-LC et se positionna à l’entrée principale. Le temps pour la famille de se diriger précipitamment à ce niveau, l’ambulance démarra. On demanda à la famille de suivre au cimetière. La famille se demande pourquoi ce traitement étrange de la part des agents du CHR-LC? Tout compte fait, Dominique ALIZIOU a été bien enterré au cimetière de Bé-Kpota en présence de cinq membres de sa famille. De toute évidence, il y a quelque chose qui ne va pas dans ce qui est arrivé à ALIZIOU Dominique.
On le sait, le patron du journal Chronique de la Semaine était très critique à l’encontre de certaines organisations professionnelles dont le SYNPHOT (Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo. En plus un enregistrement audio attribué à l’homme politique Nicolas Lawson avait circulé, accusant Dominique ALIZIOU d’avoir saboté des initiatives de débrayage des agents de santé qui ne voulaient que les meilleures conditions de vie et de travail. Faut-il penser qu’il s’agissait ainsi d’un appel aux agents du CHR-LC à «finir le boulot» comme on le dit dans les films policiers ? Il est vrai que les prises de position de Dominique ALIZIOU faisaient des mécontents. Mais faut-il faire du journalisme avec complaisance ? Il appartient à tout le monde d’y répondre tout en ayant à l’esprit que la liberté d’expression et d’opinion est consacrée par notre Constitution et ne doit pas conduire au cimetière.
La rédaction / Chronique de la semaine