L’entrée du Coronavirus à la prison civile de Lomé a engendré d’importants chamboulements dans l’univers carcéral. Plusieurs prisonniers ont été sortis de la prison et transférés ailleurs. Il y a plus d’un mois, un groupe de détenus, en majorité des détenus d’opinion, ont été déplacés dans des cellules de l’ancienne Gendarmerie nationale située en face de la BOAD. Les conditions d’incarcération dans ce centre sont désastreuses. Les détenus sont à bout de souffle et appellent à l’aide.
Le quotidien des détenus transférés à la Gendarmerie nationale est un véritable enfer. Depuis leur arrivée, ils se plaignent de n’avoir jamais eu accès à la lumière du soleil. Une véritable torture psychologique. On apprend que les détenus sont soumis à un régime alimentaire sévère. Ils ne mangent que la nourriture qu’on leur sert tous et habituellement, ce sont des mets indigestes. S’ils réussissent à rassembler un peu de sous pour commander des repas à l’extérieur, il faut faire beaucoup de gymnastiques et « gérer » les agents avant d’y avoir accès.
Les détenus sont également privés de visite de parents ou proches et tout est à leur charge. Ils sont à bout de nerfs.
Il est urgent que les organisations de défense des droits de l’homme, notamment la CNDH fassent une visite sur le terrain pour s’enquérir des réalités pour soit mis fin à cette situation impensable au 21ème siècle. Les conditions de détention à la Gendarmerie nationale sont exécrables. L’on a encore en mémoire le triste sort d’Etienne Yakanou décédé à la Gendarmerie dans la scabreuse affaire des incendies des marchés de Lomé et de Kara.
S.A / Liberté Togo