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Premier officier de l’armée togolaise à se lancer en politique, le nommé Taama Komandéga, dit Gerry Taama est né le 2 février 1975 à Siou dans la préfecture de Doufelgou. Il obtient une bourse pour la prestigieuse école militaire de Saint-Cyr après une enfance passée dans la savane arborée togolaise et après avoir obtenu son diplôme de licence en sociologie.
 
En France, le jeune future officier des Forces armées togolaises travaille avec acharnement et détermination et finit par décrocher une maîtrise en droit international humanitaire. Il regagne le bercail après avoir été entrainé aux rudiments des combats à bords d’engins blindés, connaissances qu’il sera appelé à partager avec ses camarades au sein du régiment des blindés de l’armée togolaise. Il servira au Togo puis en Cote d’Ivoire en mission onusienne de maintien de la paix jusqu’en 2008 où il regagne le pays.
 
Entre les années 2010 et 2011, le jeune officier introduit à sa hiérarchie une demande de mise à disponibilité. Une demande qui ne sera pas facilement autorisée. Des difficultés lui sont causées mais l’homme tient bon et finit par faire plier les hauts gradés de l’armée qui ne voulaient pas voir un officier d’une telle qualité déserter les rangs.
 
Gerry Taama est enfin libéré de son obligation de réserve et de neutralité. Il mord en pleine dent l’actualité sociopolitique de son pays et ne se prive pas du plaisir d’en décortiquer les moindres faits et gestes de ses amis politiciens.
 
Gerry Taama, du treillis au costume
 
Il y en a de ces êtres au monde qui ne peuvent souffrir l’injustice et le mal autour d’eux et faire preuve de mutisme. Le Saint-cyrien Gerry Taama est de ce spécimen d’hommes engagés et réactionnaires. Il est évident qu’alors qu’il servait encore dans l’armée, le jeune de 37 ans avait la démangeaison à la gorge lorsqu’un fait majeur avait lieu et voulait se prononcer sur tout ce qui se faisait et passait dans le pays.
Amoureux de l’écriture, le soldat « déserteur » prendra sa plume pour écrire. Alors qu’il était encore en treillis, il se lance dans la littérature, une manière de s’évader tout en dénonçant les tares de la société. « Parcours de combattants », qui a paru aux Editions Harmattan fut le premier roman de cet officier intellectuel. Suivra ensuite, un recueil de nouvelles dénommé : « Chroniques de la caserne » (Editions Moffi, 2010).
 
D’après les recherches effectuées par l’Agence de presse Afreepress, Gerry Taama fut une partie de sa vie, Directeur de publication d’un journal estudiantin à polémique avant d’intégrer l’École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1999. Ce qui explique sans nul doute son attirance pour le monde des médias, sa parfaite maîtrise de l’art de la communication et sa propension à discuter de tout et à prendre position sur tout.
 
Cet ancien officier des Forces armées togolaises, devenu écrivain, éditeur, bloggeur, entrepreneur se lance corps et âme dans le monde politique à la fin de l’année 2011 avec la création effective de sa formation politique en avril 2012.
 
Très à l’aise dans la manipulation de la langue de Molière, Gerry Taama fait ses premiers pas en politique avec une aisance déconcertante. Très tôt, il retient l’attention des populations au cours de ses passages sur les médias par sa manière particulière d’aborder les sujets. Il n’hésite pas à intervenir en langue Ewé lorsqu’il le faut pour convaincre son auditoire, lui le natif de Siou.
 
Après la création de son parti en avril 2012, le patron de la société de gardiennage Jaguar Security rejoint les rangs de la Coalition Arc-en-ciel, qui aide à mettre en place en août 2012. Mais très vite, les relations entre le NET et les autres formations composant cette coalition se dégradent.
 
Gerry Taama reproche au Comité d’action pour le renouveau (CAR), à la Convention démocratique des peuples africains (CDPA), au Parti démocratique panafricain (PDP), à l’Union pour la démocratie sociale (UDS) et au Mouvement citoyen pour la démocratie (MCD) de violer les textes fondateurs de cette coalition.
Il dénonce la décision de ses camarades de rejoindre dans les rues, les rangs du Collectif Sauvons le Togo (l’autre regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile qui réclamait la victoire de Jean-Pierre Fabre aux élections présidentielles de mars 2010) alors que selon lui, la mission assignée à la coalition Arc-en-ciel, est de faire la politique autrement.
 
Prenant prétexte sur ces divergences, le NET décide de suspendre ses activités à la coalition Arc-en-ciel et prend ses distances. Un coup dur pour cette jeune coalition, qui fait semblant d’encaisser le coup sans rien dire pour mieux répliquer en décidant à son tour, d’exclure la jeune formation de Gerry Taama de ses rangs.
On était en décembre 2012. Un désamour qui ne durera que le temps d’une élection car au lendemain des législatives de juillet 2013, l’enfant prodigue est de retour à la maison reçu à bras ouvert et par des hourra par ses frères de la coalition Arc-en-ciel. Le jeune homme retrouve sa place au sein de la coalition qu’il a aidé à fonder.
Avec l’adhésion quelques semaines avant le retour du Net, du Parti Santé du Peuple du Dr Georges-Wialliam Kouessan, Arc-en-ciel avait alors le vent en poupe .
 
Gerry Taama participera plus tard à la mise en place du Combat pour une alternance pacifique en 2015 (CAP2015), un collectif qui regroupe les formations politiques membres de la coalition Arc-en-ciel et du CST. L’ex officier devenu hommes d’affaires et président de parti n’hésitera pas à porter son choix sur Jean-Pierre Fabre, retenu comme candidat unique de CAP2015 à l’élection présidentielles de cette année. Un choix qu’il est actuellement en train de remettre en cause en se présentant lui-même contre Jean-Pierre Fabre.
Les forces de l’homme
 
Ancien soldat, Gerry Taama connaît l’importance de la stratégie en tous domaines, surtout en matière politique. il n’hésite pas à en user et parfois, à en abuser en se positionnant en fonction de ses calculs et de ses intérêts du moment.
 
Jeune et dynamique, l’homme a le contact facile et un carnet d’adresse assez fourni. Il a des amis aussi bien du côté du régime au pouvoir, que de l’opposition. Il se vante parfois d’être l’un des rares politiques togolais à discuter facilement avec Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition et avec Faure Gnassingbé ou ses collaborateurs. Il est proche de la jeunesse togolaise qu’il recrute par centaine dans les rangs de son parti et, comme dit plus haut, a une parfaite maîtrise du monde des médias.
 
Natif de Doufelgou dans la partie septentrionale du pays, Gerry Taama peut s’assurer d’un vivier électoral dans cette partie du pays. Mais son ambition, c’est de faire de grands résultats partout sur le territoire national.
 
Les résultats réalisés lors des dernières élections législatives avec son jeune parti témoignent pour lui. Il entend sortir le NET du statut de « petit parti » en réalisant un score honorable lors des prochaines élections pourquoi pas, battre le candidat favori de ces échéances Faure Gnassingbé et parvenir au pouvoir ?
 
Il peut compter sur un important réseau d’amis composé de diplômâtes, d’hommes d’affaires et d’hommes de médias vivant au Togo et à l’étranger pour réaliser son rêve.
 
Les faiblesses de l’homme
 
Originaire du nord du pays, la présence de Gerry Taama au sein de l’opposition suscite crainte et interrogations de la part de ses partenaires. On l’accuse d’être en mission commandé pour le régime en place et on n’hésite pas à faire le lien entre lui et le ministre Gilbert Bawara, avec qui il partage les mêmes origines. «Le patron du Net est en effet réputé très proche du ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales, l’un des thuriféraires du régime autour de Faure Gnassingbé. On les dit même liés par des pactes politiques secrets, et Gerry Taama d’être à la solde du pouvoir au sein de l’opposition, via Gilbert Bawara », écrivait dans l’une de ses parutions, le journal Liberté.
 
Les mêmes accusations sont portées contre lui au sein de la coalition Arc-en-ciel puis de CAP2015. Jean-Pierre Fabre et ses amis iront jusqu’à le qualifier de « taupe » au service du pouvoir. Des accusations contre lesquelles l’homme n’a de cesse de se défendre en soutenant que tout cela n’est qu’un procès d’intentions fait au Net.
 
Le parti de Gerry Taama, il faut le dire, a été l’un des tous premiers du pays à appeler à l’union de l’opposition, à l’instauration d’une démocratie véritable dans le pays, à la mise en place une bonne stratégie en vue de combattre le pouvoir de Faure Gnassingbé aux élections.
 
L’autre faiblesse de Gerry Taama, tient à la jeunesse de son parti créé en avril 2012, il y a seulement trois ans. « Le NET n’a encore rien prouvé ce dont il est capable. Il faut encore un peu de temps pour rivaliser avec les plus grands», soutient un observateur de la vie politique togolaise.
 
Gerry Taama est candidat aux prochaines élections présidentielles et croit en ses chances de l’emporter face aux quatre autres candidats à ces élections que sont : Faure Gnassingbé, Pr Aimé Tchabouré Gogué, Me Mouhamed tchassona-Traoré.
 
A.G.
 
source : afreepress
 

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