Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Chefs des partis politiques et responsables d’Associations,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des institutions internationales,
Mesdames, Messieurs,
 
Notre pays est en crise. Une crise sociopolitique qui mine les fondements de la République depuis des décennies et qui bloque tout développement économique et social. Une crise qui interpelle la conscience de chacun des Togolais que nous sommes. Il est temps que l’ensemble des acteurs politiques togolais prenne la juste mesure de cette crise, afin d’y apporter un règlement juste et durable, pour sauver le Togo.
 
Le Collectif « SAUVONS LE TOGO », qui a toujours montré sa disponibilité à prendre part à toute discussion destinée à l’apaisement des tensions sociopolitiques et à l’assainissement du climat politique, est ici ce jour :
• d’abord par respect pour les populations togolaises qui se reconnaissent dans la lutte que nous menons pour l’instauration de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance au Togo.
• ensuite pour réaffirmer haut et fort notre détermination à tout mettre en œuvre pour sortir le Togo du cycle infernal : élections frauduleuses – contestations – répressions sanglantes – dialogues politiques biaisés.
Le CST estime que dans la situation actuelle, il est prématuré d’aborder des questions liées à des élections sans la réalisation consensuelle des réformes institutionnelles et constitutionnelles.
Il convient plutôt de réunir les conditions devant ouvrir la voie à un dialogue structuré, franc et serein, qui pose les vrais problèmes tels qu’identifiés dans la ‘’Plate-forme citoyenne pour un Togo démocratique’’, en date du 04 juin 2012 et y apporte les vraies solutions.
Naturellement, pour être crédible, un tel dialogue nécessite un climat de confiance et d’apaisement qui passe par la réalisation de certaines exigences et préalables.
 

Le CST propose la mise en place d’un comité préparatoire qui conviendra des modalités du dialogue, dans ses aspects liés à la composition, au fonctionnement et aux sujets à débattre. Pour la sérénité des débats, la présence d’un médiateur choisi consensuellement, avec l’assistance de la communauté internationale, s’impose.
 
Le CST demande au Chef de l’Etat de prendre enfin conscience de la profondeur de la crise.
 
Le CST demande au gouvernement de s’investir résolument dans le règlement de la crise, en faisant droit aux revendications légitimes des populations togolaises.
 
Le CST appelle les autorités religieuses à user de leur influence pour amener le gouvernement togolais à se préoccuper de cette crise.
 
Le CST appelle les opérateurs économiques, dont les affaires pâtissent des conséquences de cette crise, à apporter une contribution active à la recherche de l’apaisement dans le pays.
 
Le CST invite la communauté internationale à s’impliquer aux côtés des populations togolaises pour un dialogue franc et serein, en vue de l’instauration de la démocratie, de l’Etat de droit et de la bonne gouvernance au Togo.
 
Le CST entend mobiliser les populations togolaises à redoubler de vigilance et d’être à l’écoute des mots d’ordre.
 
Monsieur le Premier Ministre,
Messieurs les Membres du Gouvernement,
Mesdames et Messieurs les Chefs des partis politiques et responsables d’Associations,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des institutions internationales,
Mesdames, Messieurs,
 
Le CST rappelle, solennellement, que le Togo est en crise et que l’heure n’est point à ‘’une réunion de concertation sur le processus électoral’’. La lettre du Premier Ministre invitant le CST à la réunion de ce jour, tout comme la mise en place unilatérale d’une CENI, le découpage électoral unilatéral, l’adoption unilatérale par l’Assemblée nationale d’une loi électorale, etc., en violation de l’Accord Politique Global (APG), constitue une provocation et s’inscrit dans la droite ligne de la pratique du coup de force permanent dont ce régime est coutumier, un régime qui refuse d’écouter les forces démocratiques et nie l’existence de la crise qui mine notre pays.
 
La falsification du rapport de la CNDH sur les allégations de tortures, la révocation de neuf députés de leur mandat parlementaire et l’impossibilité du respect de l’échéance constitutionnelle de renouvellement de l’Assemblée nationale, prouvent à souhait, que notre pays connaît bel et bien une crise.
 
Une crise profonde qui nécessite une réelle volonté politique et un élan patriotique permettant de prendre des décisions courageuses afin de sauver le Togo. Une telle volonté ne transparaît en aucune manière dans la présente initiative du gouvernement.
 
Le CST reste à l’écoute des suites que le gouvernement se doit de donner à ses propositions pour un vrai dialogue.
 
Je vous remercie.
 
Fait à Lomé, le 16 novembre 2012
 
Pour le CST,
 
Le Coordonnateur
 
 
Maître Ata M. Zeus AJAVON