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Un dialogue discret s’est ouvert depuis mardi entre le pouvoir togolais et des partis de l’opposition togolaise. Il serait l’œuvre de l’ambassadeur des Etats-Unis au Togo, Robert Whitehead, qui a entamé depuis début janvier une concertation entre les différents acteurs de la vie politique togolaise. Ce diplomate a, à en croire plusieurs sources, convaincu depuis ce temps les acteurs majeurs de la classe politique togolaise de la nécessité d’avoir un minimum de consensus sur les questions liées aux élections avant l’organisation des législatives.


Ainsi, une réunion secrète aurait été tenue à la résidence de l’ambassadeur le 13 janvier dernier où tous les partis politiques impliqués ont soumis leurs propositions. « Ce dialogue aurait été organisé plus tôt mais c’est la situation créée par les incendies des marchés qui a quelque peu retardé les choses », a déclaré un responsable politique.


Néanmoins, les débats ouverts mardi se sont poursuivis hier dans les locaux de l’Organisation pour la Charité et le Développement Intégral (OCDI) à Hedzranawoé loin des micros et caméras des journalistes. Selon des sources concordantes, c’est Mgr Nicodème Barrigah, ancien président de l’ex-Commission Vérité, Justice et Réconciliation CVJR), qui occupe le rôle de modérateur des débats du dialogue.


Etaient présents à la réunion mardi, une délégation de UNIR conduite par Aïdam Georges et Sélom Klassou et appuyée par des membres du gouvernement dont les ministres Gilbert Bawara, Nabagou Bissoune, Ekoué Kouvahey Dédé, Hamadou Yacoubou et Patricia Zonvidé. Du côté de l’opposition, on peut remarquer la présence d’une délégation de la Coalition Arc-en-ciel composée de Me Apévon et Jean Kissi (CAR), Brigitte Adjamagbo (CDPA), Bassabi Kagbara (PDP), Antoine Folly (UDS-Togo), Me Tchassona Traoré (MCD) et également un parti membre du CST : l’ADDI représenté par son premier responsable, le Prof. Aimé Gogué et le Dr Kampatib (ADDI), président d’honneur du parti. L’UFC pour sa part avait dans ses rangs Me Atsou Homawoo et Johnson Happy. Plusieurs personnalités du monde diplomatique ont aussi pris part à la rencontre dont la représentante résidente du PNUD Mme Khardiata Lo N’Diaye, le représentant de l’UE, M. Patrick Spirlet, l’ambassadeur des USA,Robert Whitehead et un représentant de l’ambassade d’Allemagne.


Les acteurs devront discuter des questions essentielles liées à l’organisation des législatives dont le découpage électoral, le nombre de sièges à l’Assemblée nationale, la composition dite «déséquilibrée» de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Les réformes politiques préconisées par l’Accord Politique Global signé en 2006 seraient également dans l’agenda des représentants de la Coalition Arc-en-ciel.

Comment l’ANC a été écartée des discussions



Sans doute, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre est le grand absent à cette discussion. Mais à suivre de près les évènements,on s’aperçoit que tout est mis en œuvre pour forcer le parti orange à un boycott. En effet, comme tous les partis de l’opposition, l’ANC a été contacté par le principal initiateur des pourparlers, Robert Whitehead, Ambassadeur des Etats-Unis au Togo qui a d’ailleurs eu une rencontre avec les responsables du parti qui ont donné leur point de vue. « Nous avons proposé qu’on mette en place un comité préparatoire du dialogue dirigé par Mgr Barrigah. Lequel comité doit lister les sujets qui doivent être débattus aucours des assises et se plancher également sur les préalables de l’ANC qui sont :
 
la réintégration des députés abusivement exclus du Parlement, la restitution des matériels informatiques et musicaux du parti saisis et bien attendu la libération des militants de l’opposition arbitrairement arrêtés dans la fameuse enquête sur les incendies des marchés », a déclaré un responsable de l’ANC qui ajoute : « Curieusement le pouvoir a rejeté la proposition du parti de Jean-Pierre. Et c’est ce qui a conduit le parti à surseoir à sa participation. Contre toute attente, bien que les assises soient discrètes, le site du gouvernement a annoncé que la réunion de mardi était destinée à des travaux préparatoires afin de baliser le terrain en vue d’un prochain dialogue politique ouvert et inclusif. Si tel est le cas, pourquoi ils n’ont pas fait comprendre à l’ANC qu’ils ont finalement accepté sa proposition pour qu’elle participe également aux discussions ? » Tout est dit. On comprend aisément que le parti de Jean-Pierre Fabre est visé par un nouveau complot. Après l’exclusion injustifiée de neuf de ses députés, l’arrestation arbitraire de plusieurs de ses responsables et la perturbation répétée de ces activités politiques, le pouvoir cherche aujourd’hui à écarter le parti orange de toutes discussions liées au processus électoral.


Faut-il le rappeler, le dialogue entre le pouvoir togolais et l’opposition a été recommandé la semaine dernière par l’Union Européenne (UE) qui souhaite un dialogue inclusif demandant par-là la libération des opposants arrêtés et détenus dans le cadre de l’enquête des récents incendies qui ont ravagé plusieurs marchés du pays


Warren W.


Le Correcteur
 
 

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