Le gouvernement togolais est confronté depuis quelques temps à l’équation de l’ouverture des lieux de culte. Face à la pérennité de cette situation des ‘’ hommes de Dieu’’ montent au créneau et exigent l’ouverture totale des églises et mosquées fermées depuis plusieurs mois à cause à la pandémie de Covid-19. Selon certaines voix bien autorisées, ce n’est seulement plus une question de la pandémie qui justifie la réticence du gouvernement à ouvrir les lieux de culte ; d’autres facteurs entrent également en jeu.

Fermés depuis mars 2020, le gouvernement togolais ne veut toujours pas autoriser l’ouverture totale des lieux de culte. Malgré les démarches répétées des hommes de Dieu auprès des autorités compétentes, ces lieux restent fermés et ces dernières poseraient d’autres conditions pour autoriser les églises et mosquées à reprendre leurs activités dans leur ensemble. Selon certains pasteurs qui se sont confiés à l’Indépendant Express, faisant d’une pierre deux coups, le gouvernement conditionne l’ouverture des églises à l’obtention du récépissé. Elles sont plus de 4000 églises installées sur l’étendue du territoire national mais à peine 500 détiennent le récépissé.

Dans un premier temps, les frais du récépissé s’élevaient à trente mille francs. Par la suite, les frais étaient revus à la hausse. Désormais, les églises devraient s’acquitter de 120 000f pour obtenir les récépissés. Malgré ces frais un peu trop élevés pour les églises, les responsables acceptent de les payer. Mais paradoxe, aux dernières nouvelles les récépissés ne sont même plus délivrés aux églises et les autorités togolaises continuent par avancer le risque d’explosion de la pandémie au Togo si ces lieux de culte étaient tous ouverts.

Pour les pasteurs réunis au sein de l’Observatoire Togolais des Églises (OTE), le gouvernement ne fait qu’avancer un prétexte pour maintenir les églises fermées. C’est ce qui les a poussés à sortir de leur silence en organisant une conférence de presse dans le but d’exprimer leur mécontentement face à la persistance de cette situation et à la réticence des autorités togolaises malgré les nombreuses tractations.

Au cours de cette conférence de presse, l’OTE appelle les autorités togolaises à œuvrer pour l’ouverture imminente des lieux de culte et promet le respect scrupuleux des mesures barrières au sein de toutes les églises. Les premiers responsables de l’OTE menacent également de prendre des dispositions en cas d’inaction du gouvernement togolais.

Aujourd’hui, l’argument de la propagation du coronavirus pour justifier la fermeture des lieux de culte est passé en désuétude. Les églises sont par excellence des lieux où la discipline est respectée contrairement aux marchés publics. Cependant ces derniers sont toujours ouverts et accueillent chaque jour un monde fou. Il y a lieu donc de s’interroger sur la cohérence des mesures de riposte contre la pandémie. La décision portant ouverture partielle des lieux de culte avait fait des frustrés au sein de la communauté des croyants. Néanmoins cette expérience a prouvé que les lieux de culte ne sont pas un terrain fertile pour ce virus si seulement les mesures barrières sont réellement respectées.

Au début de cette pandémie, les mesures de riposte édictées par le gouvernement allant jusqu’à la fermeture des églises et mosquées ont été acceptées par tous. Huit mois après, les acteurs doivent nécessairement s’entendre sur les modalités dans lesquelles ces lieux doivent être rouverts afin de prévenir la défiance des autorités et donc de braver les mesures de riposte, ce qui pourrait éviter au Togo un autre problème.

Amos DAYISSO

Source : l’indépendant express

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