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La cérémonie d’investiture s’est déroulée vendredi 29 mai dans la matinée à Abuja, la capitale fédérale. Goodluck Jonathan a officiellement cédé son fauteuil de président à Muhammadu Buhari. Il y a deux mois, cet ancien militaire musulman originaire du nord avait remporté l’élection avec plus de 54 % des suffrages. Pour cette première transition démocratique et pacifique du pays, la mise en scène était particulièrement soignée et empreinte de nombreux symboles.
 
A 10 h pile, le cortège du nouveau président Muhammadu Buhari pénètre dans Eagle Square. Le maître de cérémonie l’introduit dans plusieurs langues locales : en yoruba, en igbo et en haoussa. La cérémonie débute par des prières chrétiennes et musulmanes. Muhammadu Buhari s’avance lentement. Entouré du greffier en chef du ministère de la Justice et du président de la Cour suprême, il fait le serment de respecter la Constitution, la main gauche sur la Bible.
 
« Moi, Muhammadu Buhari, je fais le serment de faire de mon mieux pour préserver et défendre la Constitution de la République fédérale du Nigeria. » Puis Goodluck Jonathan, costume et chapeau noir, se tient côte à côte avec son successeur, vêtu d’un boubou traditionnel ocre. Les deux personnalités assistent ensemble à la levée des drapeaux, au lâché de colombes. Vingt-et-un coups de canon sont tirés pour marquer le coup.
 
Enfin, Muhammadu Buhari reprend la parole pour annoncer ses priorités, dans un esprit rassembleur. Elu grâce à une coalition disparate, il se présente comme le président de tous les Nigérians. « Je voudrais remercier les millions de militants qui nous ont soutenu. Je salue également tous les autres citoyens, ces hommes et ces femmes qui n’ont pas voté pour nous mais qui ont contribué à ancrer notre culture de la démocratie dans un esprit de compétition. Je fais le serment de servir tous les Nigérians. »
 
Face à un parterre de chefs d’Etat et à une foule de militants, à la tribune, le nouveau président décline l’essentiel de ses promesses de campagne, et notamment plusieurs mesures économiques et sociales pour redresser le pays. M. Buhari espère lutter contre le chômage, par exemple en relançant l’agriculture et en mettant en valeur les industries locales. Il compte surtout remettre de l’ordre dans le secteur de l’énergie qui, regrette-t-il, « est une honte nationale » faute de politique cohérente.
 
Sur le volet bonne gouvernance, le nouveau chef de l’Etat précise qu’il voudrait réorganiser le service public. Il entend réformer le système judiciaire afin de mieux mener la lutte contre la corruption. Sous entendu : aucune impunité ne sera tolérée dans son administration. Et d’insister bien entendu sur la lutte contre Boko Haram, la véritable urgence. Il qualifie les membres de la secte islamiste armée de « gens fous, sans Dieu et éloignés de l’islam ». Le nouveau président compte réorganiser les forces de sécurité, et promet de retrouver les lycéennes de Chibok, enlevées par des islamistes de Boko Haram l’année dernière.
 
Notre défi le plus urgent est la rébellion de Boko Haram. Des progrès ont été faits au cours des dernières semaines par nos forces de sécurité, mais la victoire totale ne pourra être obtenue en maintenant le centre de commandement des opérations à Abuja. Le centre de commandement sera relocalisé à Maiduguri et y restera jusqu’à ce que Boko Haram soit complètement neutralisé.
 
source :RFI
 

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