Par La Lanterne

Le retard qu’accuse la formation d’un nouveau gouvernement au Togo suite à la réélection du président sortant,donne lieu à des spéculations les plus inimaginables et suscite des appétits et des envies de la part des fanfarns et autres aventuriers politiques ayant habitué les Togolais à la raillerie et à la bonne blague. C’est ainsi que le président du Parti pour le Renouveau et la Rédemption (PRR) déclare qu’il ne refusera pas le poste de Premier Ministre si le Chef de l’Etat, nouvellement réélu pour un nouveau mandat, lui fait appel en vue de la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale.

Depuis l’investiture, le 3 mai dernier de Faure Gnassingbé, président élu pour un nouveau mandat de 5 ans,rien ne semble être entrepris au sommet de l’Etat en vue de la composition d’un nouveau gouvernement. Certaines sources officieuses sont tentées d’expliquer la chose par la crise sanitaire en cours dans le pays dont la gestion doit incomber exclusivement à l’ancienne équipe gouvernementale. A l’expiration de la crise fin juin 2020, une rallonge de 45 jours a été demandée et obtenue compte tenu de la situation sur le terrain qui demeure des plus préoccupantes.Entre temps, des rumeurs ont circulé autour des personnalités résidant dans le pays on à l’extérieur comme étant pressenties pour le fauteuil‘’primatorial’’, mais aucune confirmation officielle n’a suivi.

Pour certains, la ligne dure du parti au pouvoir exige le maintien ou la reconduction à son poste du premier ministre Sélom Klassou qui bat le record de longévité à la primature. Pour d’autres,l’actuel chef du gouvernement, Komi Selom Klassou, est parti pour ne pas être reconduit pour une seconde fois,Faure Gnassingbé étant décidé à ne pas faire du neuf avec du vieux.Beaucoup s’accorde à dire que le chef de l’Etat est à la recherche de l’oiseau rare, même si dans certains milieux,on prétend que c’est déjà trouvé et qu’il n’attend que la fin de l’état d’urgence prolongée en vigueur actuellement pour passer à l’acte.C’est ces moments d’incertitudes par rapport à la composition prochaine d’un nouveau gouvernement, que Nicolas Lawson, rend public son rêve de succéder à Sélom Klassou.« Si Faure Gnassingbé souhaite que je sois son Premier ministre, je n’ai rien contre », déclare-t-il sur une radio privée de la place ce dimanche 5 juillet au cours d’une émission dont il était l’invité. Pour lui, « le Togo doit se doter d’une nouvelle gouvernance et donc il va falloir que le chef de l’Etat se débarrasse de tous ses collaborateurs corrompus». Et s’il arrivait que Nicolas Lawson soit nommé à la primature et que les prétendus corrompus qui sont les collaborateurs de Faure demeurent aux affaires,que se passerait-il?

Si tous les acteurs politiques togolais peuvent caresser le rêve d’être nommés à la primature, le cas de Lawson Nicolas est particulièrement à part. Le président du PRR, le plus controversé des leaders politiques au Togo, ne présente pas les gages d’une cohabitation sans heurts avec le pouvoir en place don t il ne rate aucune occasion pour pourfendre les orientations et les réalisations. Par ailleurs, l’homme qui s’accommode des réactions extrêmement enflammées sur fond d’injures et d’allégations grotesques a tout pour faire fuir les ministres de son gouvernement.

Nicolas Lawson est aussi connu comme celui qui aligne des chiffres et des statistiques dont lui seul à la maîtrise, pour démontrer que le pays est sous perfusion économique avant de proposer des solutions économiques dont lui seul cerne les contours. Cet homme qui n’ouvre pas la bouche sans insulter et provoquer, peine à maintenir sa langue dans la poche. A une allure de métronome, il met les secrets dehors. Il ne semble nullement avoir la notion de secret d’Etat et d’une obligation de réserve. Autrement, il ne passerait pas son temps à divulguer les confidences qui lui ont été faites par certains participants, pendant la tenue de certaines assises qui engagent tout le pays et auxquelles il a participé. Pour des raisons qui précèdent Nicolas Lawson n’a pas le profil requis pour la primature. Il ferait mieux de poursuivre son aventure au sein de l’opposition pour accéder à la primature, le jour où son parti viendrait à remporter des législatives au Togo. Il a donc tout le temps pour y arriver. Le reste, c’est une ironie de mauvais goût à vite oublier.

source : La Lanterne

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